Depuis le 3 mai, le temps est suspendu.
Skol a croisé, par nuit noire et force 7 une pointe agressive qui traversait en dehors des passages pour pointes, sans avoir mis son clignotant. La vicieuse est connue des gens du coin, comme le rendez-vous des trop fatigués, des trop sûrs d’eux, …
Drossé plusieurs heures sur la côte, Skol a plié mais n’a pas rompu, vive l’aluminium.
Les sauveteurs en grand nombre ont fait ce qu’il fallait, ce qu’ils savent faire : réconforter Ariel et son équipage de garçons heureusement saufs, et sortir le bateau de là. Un bel exploit, toujours sans déchirer le bateau. Le safran, dont nous venions de refaire la tête, aura besoin d’une rénovation du pied. La dérive en aluminium super-épais est absurdement courbée, comme une énorme virgule. L’intérieur du bateau est étrangement préservé, presque intact, tant qu’on n’ouvre pas les coffres et rangements babord. Il faudra tout démonter, car la coque est irrémédiablement déformée sur tout un flanc.
Le projet Madère de l’été 2010 est reporté sine die, et la suite est suspendue à un planning de réparation que nous n’avons pas encore. Et à un budget de réparation donc nous ignorons quelle proportion sera couverte par l’assurance.
Pendant les travaux, le blog continue, nous allons avancer sur l’abécédaire et des explorations vidéo. La bannière « évocation poético-méditative de nos navigation » est remplacée provisoirement par une bannière « évocation technico-méditative de nos réalités ». Et un fil de notes restituera quelques éléments du projet de remise en état du bateau.