Dictateur de la Bordurie, le maréchal Plekszy-Gladz règne d'une main de fer sur ce pays et cause de graves difficultés à Tintin et à ses amis. Sa moustache est le symbole de sa puissance, et on la retrouve partout : logos et calandres d'automobiles, poignées de portes, drapeau, statues, portraits.
Les moustaches de nos plexiglas à nous étaient en silicone blanc, mais on les retrouvait partout aussi !
On a consommé une dizaine de cartouches de silicone grand format, et bien entendu, le silicone n'est pas resté gentiment à sa place assignée. On en a retrouvé sur les manches de tournevis et les clefs qui ont servi au serrage, sur nos habits, dans la vaisselle et un peu partout dans le bateau, partout où on a posé les mains, en fait. Mais le secret était* d'utiliser du joint silicone et non pas du joint-colle polyuréthane (sika 295 pour les intimes) comme tout les professionnels suggèrent, parce que le silicone, c'est bien génant et on en met partout, mais ça reste une partie de plaisir comparé au sika 295 ....
Pour notre total de 7 hublots, il fallait un nombre invraissemblable d'opérations de pose de moustache. Un premier ruban (moustache fine) à l'extérieur qu'on laissait durcir 24h pour faire comme une cale d'épaisseur et aussi un rebord anti-coulures. Puis il une moustache généreuse au moment de poser le plexi extérieur, et quand on serrait les vis, cette moustache débordait sur le pourtour mais d'un seul coté parce que de l'autre il y avait le joint anticoulures. 7 fois. Il fallait attendre au moins 5 jours pour aborder la pose du plexi intérieur (qui fera donc double vitrage), le temps que le joint extérieur polymérise suffisamment. On posait alors un cordon de joint silicone le long de la tranche de tôle d'aluminium, pour faire joli (disons pour tenter de faire joli en cachant l'aluminium) mais aussi pour limiter les risques de condensation sur cette tranche. Ensuite encore un ruban coté intérieur pour faire cale d'épaisseur et joint anticoulure, et 24h plus tard, tartinage d'une grosse moustache pour la pose du plexi intérieur. 7 fois aussi, enfin 5 seulement à ce jour, parce qu'il reste deux plexis intérieurs à poser. L'épaisseur des moustaches anti-coulure n'étant pas hyper-super-régulière, on a eu quelques petits débordements entre les deux plexis, au moment de la pose du plexi intérieur. Des espèces de petit polypes qui vont devoir rester sous nos yeux pendant 20 ans, parce qu'on ne refera pas ça tous les ans. Bref, vous avez compris, on a jonglé avec les joints-moustaches pendant trois semaines et ça n'a pas touojours été une partie de plaisir.
A ce jour, donc, les deux derniers plexis intérieurs ne sont pas encore posés, car les conditions météo se sont dégradées sur la troisième semaine du chantier et nous avons préféré reporter ces deux dernières opérations à l'été, plutôt que prendre le risque d’enfermer de l’air humide. Il s'agit en effet des deux hublots les plus utiles pendant les quarts, ceux qui regardent vers l'avant, de chaque coté du mat, et permettent de voir le pont, les voiles, et le tour d'horizon vers l'avant. Ceux dans lesquels nous souhaitons reporter la formation de buée au plus tard possible. Par ailleurs, les boiseries ont encore besoin de quelques coups de lime et de rabot pour bien reprendre place, et d’un peu de créativité pour être fixées aussi discrètement qu’avant. La suite de ce projet, inachevé lui aussi, vous sera donc contée en juillet, ou plus tard, selon que dame nature nous aura fourni de l’air sec en même temps que notre planning de vacances nous aura procuré une journée de bricolage possible. La voile est une quête d'harmonie avec la nature, non ?
* Secret issu des conseils internautiques d'un bricoleur que nous espérons fiable.... (sa théorie étant que vue la présence des très nombreuses vis qui assurent la fixation proprement dite des plexis, l'adhérence du silicone est suffisante puisqu'elle ne doit en fait assurer que l'étanchéïté).