Voilà, ça y est, la chirurgie lourde est commencée. Nous découvrons le nombre incroyable d'opérations successives nécessaires à la réparation d'une coque alu endommagée. Il y a des contraintes et des difficultés qui n'existent pas lors de la construction à neuf, que l'équipe a identifiées et prises en compte pour élaborer un mode opératoire sur mesure.
- Il est interdit notamment de découper en angles, car la chauffe de la soudure créerait un point de fragilité extrême dans le coin, une amorce de fissure susceptible de fendre la bateau en deux au moindre choc. Donc les découpes se font en arrondis, à la disqueuse. Comme les formes sont non mesurables, la tôle neuve est présentée devant le trou ainsi créé pour en prendre le tracé exact, avant sa découpe.
- Par ailleurs, la structure du bateau se déformera si on supprime trop de tôle ou de membrures en même temps, donc l'équipe travaille par étapes, en replaçant un bordé avant de tailler dans le suivant, et en soudant à même la coque de longs profilés pour augmenter la raideur.
Les hurlement de la disqueuse nous arrachent les tripes, les coups de marteau pour tomber la tôle résonnent loin, le trou béant ouvert dans la coque est un choc, surréaliste, on voit notre nid d'amour comme dans une maquette en éclaté, sauf que c'est grandeur nature et que c'est chez nous.
Et puis, et puis ...on voit les lisses neuves qui recréent une à une un volume dans l'espace, puis le ballet des grande tôles qui viennent envelopper la plaie béante avant de se faire découper à la mesure, ensuite la dentelles des traits de soudure du "pointage", à l'extérieur, et enfin la féerie lumineuse bleue de la soudure, à l'intérieur.... on commence à voir à quoi ressemblera cette moitié neuve de Skol.
Jetez un coup d'oeil à la galerie "chaudronnerie" où les deux premières journées de chantier sont détaillées, ou bien à la note "bistouri, scalpel et points de suture", une animation à base des étapes-clef.