En route pour le raz de Sein, sous spi !
Spinnaker : grande voile en forme de triangle arrondi tenue de manière plus ou moins stable par ses trois pointes, l'une en tête de mât, l'autre au bout d'un tube métallique horizontal (le tangon) et la troisième, reliée à l'arrière du bateau par un looooong cordage, l'écoute de spi. Chaque pointe est sujette à des complexités d'installation et caprices de fonctionnement bien spécifiques. 1- La tête peut s'enmèler avec l'étai pour former un joli "coquetier" avec risque de déchirement (tissus à parachute, très fin). 2 - Le tangon est lourd à manier (le nôtre en tout cas) et doit être maintenu par des filins dont le réglage est à surveiller avec attention. 3 - L'écoute de spi est susceptible de frotter contre la bome ou les haubans en suivant le balancement de la bulle lorsqu'il y a des vagues et dans ce cas on doit lui rajouter une poulie spéciale pour limiter l'usure. Ajoutez au tableau que son instabilité rend nécessaire de tenir la barre à la main, au lieu de laisser barkaï (notre régulateur d'allure) faire le boulot, et que si le vent monte, l'opération d'affalage peut devenir sportive, à cause de sa considérable surface.
Toutes ces complexités font que nous l'utilisons peu souvent, et pourtant, une fois installée, elle est superbe, elle nous émerveille de ses sensibilités aux vents faibles et aux micro-réglages. Et surtout, c'est la seule voile qui permet de faire route correctement avec un faible vent de dos. Aller vite dans le "petit temps" n'est pas un critère essentiel dans notre conception de la navigation mais peut parfois être un facteur de sécurité, et puis le spi, c'est tout de même un peu magique. Alors chaque année, nous songeons à nous en séparer, mais nous ne passons pas à l'acte.
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