Il fait impitoyablement beau (1) et le bleu de la mer est d’un outremer si parfait qu’on a souvent une pensée compatissante pour ceux qui, dans les grandes villes, sont entourés de bitume et de béton.
Un couple de Grands Labes vient nous visiter tous les jours et Ariel tente d’établir la communication avec eux, par de grands signes lents des bras. Ils planent dans les filets d’air canalisés par les voiles, tout près, si près qu’on pourrait les toucher.
Une bande complète de dorades coryphènes nous escorte jour et nuit et je tente d’établir la communication avec elles la nuit avec ma lampe frontale. Elles glissent dans les vagues déviées par notre étrave, tout près, si près qu’on voudrait les pêcher (2).
Les levés et couchés de soleil se suivent sans qu’on s’en lasse, rendez-vous quotidien dans le cockpit, une tasse ou un verre à la main.
La nuit brille de nouvelles étoiles, Canopus, Achenar, Formalhaut et bientôt notre route sera guidée par la Croix du Sud.
Le soleil a rechargé les batteries du bord. L’énergie de l’équipage remonte aussi.
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1 - Nous avons enfin atteint la latitude où l’alizé du sud-est renonce à un peu de sud pour doser un peu mieux l’est. La vie à bord se transforme. En quelques jours nous sommes passés du « shaker » du près, où le bateau tape dans les vagues, gité toujours sur le même bord, au « roller coaster » du portant, où le bateau roule dans la houle, dandinant d’un bord sur l’autre en faisant de grands surfs.
2 - A suivre…
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