On approche du 40ème Sud. Fin des caprices du Rio de La Plata et entrée dans un nouveau (encore !) régime climatique. On sent ici passer le souffle froid des grandes dépressions qui balaient le sud du continent et entrainent vers le nord l'air de l'antarctique. On sent passer aussi les petites dépressions qui traversent la Cordillère des Andes puis dévalent les grandes plaines du cœur de l'Argentine. Et des petits anticyclones qui se forment directement au-dessus des plaines puis migrent vers l'Atlantique (1). La vitesse à laquelle le temps change continue de nous étonner. On peut avoir un ciel radieux, prometteur de bronzette et quelque heures plus tard un « grand méchant loup » orageux qui va déverser sa pluie et fracasser ses éclairs tout autour de nous. Ou l'inverse, un jour sombre qui se termine par un couché de soleil digne d'un ti-punch contemplatif jusqu'au dernier rayon.
La fenêtre météo est néanmoins sympathique pour cette navigation de trois jours et demie. Nous avons majoritairement du vent portant, la séquence prévue de vent contraire ayant la bonne idée de tourner devant notre nez en quelques heures, pour vite redevenir confortable. Nous avançons vers l'Ouest de quatre degrés et vers le Sud de deux degrés, pour nous glisser juste sous la barre des 40ème, les fameux dits « rugissants ». Et on n'ira pas plus au Sud cette saison. L'idée est de prendre un grand bol de nature dans la zone lagunaire de San Blas, où il existe, paraît-il, un accès à une zone très bien protégée des tempêtes (2), pour autant qu'on arrive à trouver un pilote pour nous montrer la voie, car cet accès n'est pas cartographié.
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Dans l'hémisphère sud comme au nord, les dépressions et les anticyclones se déplacent de l'ouest vers l'est, mais ils tournent sur eux-mêmes dans le sens inverse. C'est assez déroutant, tout ça. Parfois on a même du mal à se souvenir où est le Nord…
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On appelle ça un abri tous temps et il n'y en a pas beaucoup sur toute cette côte Patagonne,
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