Trois semaines et demie d'escale en Ultima Esperanza, escale hautement étrange pour nous. Puerto Natales est une petite ville doté d'un concentré de structures pour backpackers, d'installations portuaires indigentes au regard des conditions de vent qui y règnent et de paysages somptueux. Tout ce temps sans aller visiter Torres Del Paine le grand parc naturel mondialement célèbre, sans avoir passé une seule soirée avec des Natalinos, sans même avoir pris l'heure nécessaire à visiter le petit musée local, toujours à la recherche des sillages Indiens (ici vivaient les Tehuelche (1)). Au fil des semaines, nous avons attendu la réparation de notre poêle, puis la reconstruction d'un foyer, puis cherché la manière de faire fonctionner ce nouveau foyer. Pendant ce temps (2), les montagnes changeaient de couleur, leurs flancs rougeoyaient sous l'effet du rafraîchissement automnal et le chapeau blanc des cimes descendait de plus en plus sur leurs oreilles. Nous avons vécu notre première tempête de neige et ainsi vérifié, sans surprise, que Skol n'est pas suffisamment isolé pour hiverner dans la glace. Pendant ce temps nos batteries vieilles de seulement huit mois rendaient l'âme sans qu'on comprenne pourquoi. Pendant ce temps, la durée du jour raccourcissait mais la fréquence des tempêtes semblait diminuer.
Nous voilà enfin de nouveau sur le départ, avec une puissance de chauffage restaurée au niveau syndical nécessaire (3), des batteries neuves, le plein de nourriture et de carburants de toutes sortes et une fenêtre météo d'un genre qu'il serait suicidaire de ne pas saisir à bras le corps. Les canaux nous attendent, avec leurs caletas, leurs esteros, leurs glaciers maritimes, leurs rafales et leur désert téléphonique. Trois cent miles sans croiser un village, nous serons de nouveau dans les limbes pour plusieurs semaines. S'il vous plait n'envoyez pas les secours à notre recherche même si le silence du blog vous préoccupe.
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En matière de sillage, on a bien vu en revanche, dans les auberges et boutiques pour touristes, combien, ici aussi, l'imagerie des Selk'nam, de leurs maquillages corporels et de leurs masques est exploitée, bien que l'on soit très loin de leur territoire de Terre de Feu.
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Pendant ce temps, en France, la Nuit Debout tente de changer le monde. Ultime espérance ?
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Six à dix degrés le matin, quatorze à dix-sept l'après-midi les jours fastes.
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