Comme une anomalie dans le paysage, il domine la ville et défie les montagnes environnantes du haut de ses quatre-vingt-onze mètres de mât. J'en ai le souffle coupé. Comment est-ce possible ? Quel culot !
Pour les citadins de Puerto Natales, c'est juste un grand yacht, ils ne se rendent pas compte. Mais moi, j'ai tout de suite le sentiment d'avoir sous les yeux le plus grand voilier du monde. Un vrai voilier, aux proportions crédibles, pas juste un paquebot avec quelques imitations de voiles. Ariel, de son coté à immédiatement repéré le drapeau d'un paradis fiscal. Ça s'est bousculé, ô combien, dans nos têtes, dans nos tripes ! Que faire de ça ? Après l'empathie immédiate que j'ai personnellement éprouvée pour l'équipe technique qui a dû avoir des années de jouissance professionnelles en créant ce voilier d'exception, d'autres émotions prennent le dessus.
La gêne de voir tant de richesse accumulée et affichée sous cette forme-là, provocatrice pour tous les déshérités, avec la sensation d'être nous-mêmes associés à ce monde des ultra riches cyniques. Le yacht complet avec ses dix-sept membres d'équipage et ses cabines pour douze passagers sera bientôt à louer pour la modique somme de quatre cent cinquante mille euros par semaine.
Une espèce de mépris moqueur à l'égard des illusions que trahi une interview du propriétaire, dénichée sur le web. Les notions de « liberté » et de « sensation de barre » y sont exaltées. Des sensations de barre avec mille cinq cent tonnes en mouvement ? Vous m'en direz tant ! Je doute que le moindre embrun ne menace jamais d'atteindre l'homme de barre. Il paraît que la couchette du propriétaire est dotée d'un dispositif de compensation de la gîte. Et la piscine ? Et le jacuzzi ? Ils font des vagues dans la houle ?
Nous échappons de justesse au sentiment de pitié, lorsque nous songeons combien ces gens doivent s'ennuyer pour avoir besoin de compensations de ce niveau. Trois bars pour douze passagers tellement ils redoutent la promiscuité, les pauvres. Le sourire nous revient par une pensée réjouissante : avec ces dimensions, au moins, en voilà un qui n'encombrera pas nos petites caletas !
Données techniques :
Aquijo est donc bien actuellement le plus grand voilier au monde, si on prend en compte la hauteur de mât. A des fins de comparaison, nous avons retrouvé les dimensions du « Club Mediterrannée » d'Alain Colas (devenu par la suite le « Phocéa » de Bernard Tapie) qui fut le plus grand voilier de son temps lui aussi.
Club Méd. Aquijo Skol
Année de mise à l'eau 1976 2016 1984
Longueur de coque 72 m 86 m 9,50 m
Hauteur des mats 40 m (4 mâts) 91 m (2 mâts) 12 m (1 mât)
Surface des voiles 1 000 m2 3 900 m2 57 m2
Quille (rétractable) 6 m (5 m) - 11m (1,10 m) - 2, 20 m
Coucou les skolonautes.
Nous (la plèbe) sommes comme les poissons affleurant la surface de l'océan, de temps en temps on peut voir les manifestations d'un autre monde auquel nous n'appartenons pas.
Un monde inconnu que les habitants de ce monde s'évertuent à nous cacher, malgré les quelques apparitions ostensibles.
Un voilier de luxe, des villas cachées sur des îles interdites......
Un exemple qu'une personne de ma famille travaillant dans une banque m'a donné et qui n'arrête pas de m'interpeler. Le montant du découvert mensuel autorisé sur le compte courant d'un client !!!!
Bonne nav sur votre minuscule et ridicule petit bateau, j'espère simplement que vous ne vous approchez pas trop de ce voilier
pour ne pas lui faire de l'ombre. 😀
Je vous rejoins dans votre empathie pour ces gens dont la vie se résume à devoir dépenser tant d"argent pour avoir l'illusion de jouir de la vie.
Amicalement.
Bernard.
Rédigé par : Bernard | 24 mars 2018 à 23:09