Voilà presque deux mois que nous sommes arrivés et la vie a pris une tournure diablement terrienne. A peine deux petites opérations de pompage des fonds et quelques bricolages nautiques qui ne valent même pas la peine d'être décrits. Grâce à l'énorme travail accompli en Argentine (1), notre liste des choses à faire pour Skol est réduite à quelques lignes sans urgence, ou plutôt sans solution à court terme.
Nous nous trouvons donc en vacances ? Pas vraiment.
La Paloma (Uruguay)est une petite ville où nous avons déjà séjourné à l'aller de notre voyage vers la Patagonie. Nous y avions laissé quelques bons souvenirs et la promesse de repasser au retour. Nos amis nous attendaient donc et le fil des histoires a repris avec les uns et les autres (2). Moins en découverte et plus précis sur ce que nous cherchons dans ces contacts, nous récoltons les fruits de nos tissages de liens antérieurs, sous la forme d'un accès à d'autres situations, d'autres personnes, d'autres lieux, d'autres expériences, d'autres évènements, comme une fête criolla ou encore une conférence sur les OGM où nous sommes les seuls étrangers. A travers ce maillage étendu, de nouvelles histoires ont pris forme et nous occupent énormément. Nous passons une partie de notre temps en apprentissage dans la ferme agroécologique d'Alejandro et j'ai trouvé dans la région deux espèces de jonc propres au tressage, ce qui a entrainé des cueillettes, une série d'expériences et une cascade de rencontres. Les commerçants se souvenaient de nous comme clients de leurs rayons primeurs, cette année ils sont parfois fugacement troublés de nous voir arriver dans le rôle inverse, lorsque nous leur livrons les tomates bio et les bottes de bettes confectionnées par nos soins à la ferme. Autrefois j'allais au centre culturel pour suivre un atelier de Tango, cette année j'y retourne pour animer un atelier de vannerie. Certains sont tout étonnés d'apprendre que nous vivons sur un voilier, ils nous prenaient pour de nouveaux membres engagés de la communauté.
De vrais terriens ? Pas vraiment.
Cette immersion n’est qu’une parenthèse et bientôt nous reprendrons le nomadisme, la haute mer et la vie à l’ancre.
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Nous mesurons maintenant à quel point l'escale de Puerto Quequen a été active et combien le petit réseau amical du Yacht Club Vito Dumas a été aidant.
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Les enfants de la secrétaire de l'Hydrographie ont maintenant 3 et 2 ans, Maggi et Christian sont séparés ainsi que d'autres couples que nous avons connus mais des deux chanteurs du groupe Arcavocès, Alejandro et Gerardo, eux, sont toujours ensemble comme musiciens, Mario revient d'un beau voyage en Australie, Rafael récolte toujours les algues qu'il fait sécher pour les vendre au marché, Gustavo est en mission aux confins du Rio De La Plata et son tambour nous manque, mais pas son amitié. La Palomurga crée une nouvelle satire chorale sur les emprunts bancaires. José et Cecilia poursuivent leur activisme écologique. Dulce a fêté récemment ses soixante-dix ans et la petite ville de La Paloma elle-même ses cent quarante-quatre ans. (Centenaire et toujours sans maternité ni cimetière, malgré ses six mille habitants en hiver qui triplent ou quintuplent en été)
Hola amigos! Muy buena la cronica de La Paloma. Tal cual, señores reporteros de A.F.P. !
Rédigé par : José | 17 septembre 2018 à 23:30
Bonjour Isabelle, Bonjour Ariel,
Ce petit mot pour que vous sachiez simplement que, comme beaucoup d'autres j'imagine, je lis avidement chacune de vos publications, même si je ne dépose pas de commentaire à chaque fois.
Moi-même rédacteur d'un mini-blog, je sais à quel point cela fait plaisir de se savoir suivi ;-))
!
Rédigé par : Yves sur la Curieuse | 19 septembre 2018 à 17:20
@ José : hay mas que viene !
@ Yves : J'ai parlé déjà du contrat silencieux qui nait entre le lecteur d'un blog et son ou ses auteur-s. Oui, ça fait du bien de savoir que nous gardons des lecteurs dans la durée même s'ils ne se manifestent pas à chaque note. Et de l'autre coté, je sais les frustrations que je ressens quand un blog à mon gout se tait trop longtemps sans explication...
Rédigé par : isabelle | 19 septembre 2018 à 19:33
Moi aussi je te lis toujours avec autant de plaisir...
;-)
Rédigé par : Flora | 21 septembre 2018 à 08:19
Bonjour à vous
C'est pareil pour moi ; nous ne nous connaissons quasiment pas, mais je suis toujours en attente d'un nouveau post. Surtout quand je n'ai pas le moral -) ! Cela me plonge automatiquement dans votre monde (plus exactement dans ma représentation de votre monde, forcément )-), et alors, je suis sur terre, sur mer, au chaud, au froid, victorieuse quand une solution est trouvée, circonspecte quand le sort s'acharne -)-). J'apprends plein de choses. Bref, une très bonne thérapie !!! -). Au delà, La belle écriture d'Isabelle et vos aventures me transportent. Et quand j'ai le moral, je l'ai encore plus après ma lecture. Merci !
Rédigé par : jannick | 21 septembre 2018 à 15:40
@ Flora: si fidèle depuis plusieurs années !
@ Jannick: je médite sur l'idée qu'on se fait de la vie des autres à travers un blog, qui n'est qu'une sélection délibérée de moments, d'angles de vue, de questionnement. Même ceux qui semblent raconter tout par le menu (ce qui n'est pas notre approche) évitent ou ratent des tas de choses. Merci pour ton commentaire, très stimulant à continuer!
Rédigé par : isabelle | 21 septembre 2018 à 15:59