Voici les réponses que nous avons reçues au quizz du 24 juillet. Un grand merci à tous pour votre réactivité et à certains pour leur créativité ! Après la lecture de cette page, les gagnants se reconnaitront. Ils sont invités à nous transmettre rapidement par mail ([email protected]) leurs coordonnées postales pour recevoir leur prix.
Georges : Du psoriasis sur le crâne de Fabien Barthez ...
Chiara : Est-ce un restant de baleine ?
Flora : Moi je pensais à l'écorce d'un arbre ???
Roland : Je pense que ce sont des éléments d'une batterie au plomb qui baignaient dans un bain d'acide sulfurique ...
Julia : Un morceau de fanons de baleine qui serait resté longtemps, très longtemps sur la plage et qui se serait déjà un peu fossilisé?
Arthur : La roche du rivage ? Je crois voir de la mousse, du lichen.
Philippe : Pas facile, Fanons de baleine peut être ?
Laurent : j'hésite entre les dents du peigne de la perruque d'Ariel, tombé à la mer dans le seno Agostini et collé avec une moule à la coque de skol par le givre, ou alors un pinceau kawesqar ancestral que vous avez trempé dans la peinture pour repeindre en BLANC toutes les maisons de Chiloe. J'ai bon ?
Liliane et André : …un os de seiche grossi…
Jean-Michel : Des fanons de baleine?
Lolotte : J'ai pensé à des pages d'un livre oublié depuis longtemps ! Mais il y a une mini-plante qui m'intrigue…
kRAN : Un fanon de baleine en macro...
Jean-Louis : Une falaise
Cécile et Yves : …la même idée que kRAN
José : Un fosil vegetal ? Una segunda chance seri'a una pesca encurtida...
Martine et Marc : Nous avons pensé d'emblée à des fanons de baleine…
Léon : Je vois deux possibilités: 1- des sèches que l'on a mis à sécher (ce que l'on donne aux canaris) 2 - une macro de branchies de poisson. Merci de m'envoyer le billet d'avion par recommandé.
Pendant notre séjour à Puerto Eden, un énorme voilier est arrivé dans la baie. Il était mené par un couple de baroudeurs des mers australo-canadien et transportait dans ses flancs une équipe de jeunes scientifiques ainsi que leurs outils de travail. Les outils de travail sont importants, dans l'histoire. Il y avait notamment un drone impressionnant bien qu'en panne, un étrange dispositif de prélèvement d'eau de mer à profondeur contrôlée et une scie toute bête que nous verrons en action, quelques jours plus tard, dans un petit film fait par le drone muni d'une caméra. Leur mission, apparemment financée par leurs laboratoires de recherche respectifs, était de mener une enquête sur le décès, l'an dernier, de plusieurs centaines de baleines dans un des recoins du Golfe des Peines. Après leur campagne d'investigations et avant de repartir dans leurs laboratoires, l'équipe a donné une mini-conférence à l'école, à laquelle nous avons assisté. Le propos des jeunes scientifiques, sans doute encore étudiants, nous a laissés sur notre faim, car il a plus été question des outils de la recherche que des baleines elles-mêmes et des raisons possibles de leur mort en si grand nombre. La simplicité du propos et les digressions sur la faune et la flore locales sans rapport avec le sujet étaient peut-être destinés à ménager la partie la plus juvénile du public, en l'occurrence les enfants de l'école, mais comme les adultes du village aussi étaient invités, nous nous attendions à entendre au moins formuler quelques hypothèses, une explications sur le choix des disciplines présentes (naturaliste, biologiste, océanographe, pilote de drone (1)). Bref, pas la moindre idée de ce qui est arrivé aux cétacés. La prudence scientifique est parfois frustrante, voire décevante. (2)
Il y a toutefois une chose que nous avons apprise de cette présentation : c'est que les fanons de baleine sont comme du cheveu ou des ongles, ils poussent pendant toute la vie et leur composition est influencée par le régime alimentaire de l'animal (3). L'image du jeune homme en train de scier un fanon sur un des cadavres jonchant une plage m'est revenue à l'esprit, trois semaines plus tard, lorsque je suis tombée nez à nez avec un objet qui ressemblait à un radiateur de voiture en train de rouiller sur la grève. Un radiateur de voiture étant hautement improbable dans ce coin reculé du monde, cette image n'a pas tenu mon esprit plus d'une fraction de secondes et a été vite remplacée par la certitude que j'avais là, devant moi, l'un des vestiges du décès d'une baleine. Un morceau de sa bouche. Tout à coup, la mort du géant, frère ou lointain cousin de ceux que nous avons croisés en route, si puissants et si pacifiques, se faisait plus concrète et me touchait aux tripes (4).
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Ce jeune américain est, parait-il, un descendant du naturaliste Charles Darwin lui-même. Nous étions peut-être sensés nous extasier à la simple évocation d'un tel pedigree et y trouver une compensation généalogique à l'inutilité scientifique patente des images produites par son joujou au regard de l'objet de recherche.
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A notre grande surprise, les Kawésqar n'ont jamais été interrogés sur ce phénomène, au motif, nous a-t'on dit, que « les jeunes chercheurs doivent justifier de la scientificité de leur méthode de recherche ». A mes yeux, cette raison ne tient pas, car rien n'empêche un chercheur sérieux de prêter l'oreille à des pistes non-scientifiquement établies pour orienter son travail au départ, élaborer ses hypothèses. Et il se trouve que les Kawésqar ont des choses à dire sur les baleines, qu'ils fréquentent depuis tant de générations. Mais ce qu'ils ont à dire s'exprime dans un langage autre, s'inscrit dans une représentation de l'espace et du temps différents, s'énonce peut-être sous la forme d'une légende, et ne contient probablement pas de piste aisément exploitable. Il faudrait à n'en pas douter un brin de créativité et de l'intuition pour tirer profit d'un entretien avec Gabriela ou Raul sur ce sujet. Nous n'avons pas mené cette enquête-là, même si notre contact avec Gabriela l'aurait peut-être permis, mais ce n'était pas notre propos et ce mélange aurait pu semer la confusion dans l'esprit de notre amie sur nos intentions réelles.
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Ce qui permet éventuellement de reconstituer les pérégrinations du sujet dans les océans du monde, pour autant qu'on connaisse la composition du krill en divers endroits des océans du globe au fil des années précédant le prélèvement.
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Plus loin, gisait un os immense, installé juste au niveau de la marée haute, sans doute par des pêcheurs bien informés du savoir-faire indigène. L'os de baleine, en effet, doit subir de nombreuses années de rinçages et d'intempéries pour devenir propre à la sculpture. Le petit morceau de cet os, qu'Ariel a prélevé avec la scie du bord, trône depuis dans le cockpit, attendant cette longue maturation.