En ce jour symbolique de l’élection d’un président Américain
Noir, nous avons décidé d’aller visiter, enfin, le musée de la compagnie des
Indes, logé dans la citadelle Vauban de Port-Louis (près de la ville de
L’orient).
Quel rapport ?
Il faut savoir que la Compagnie des Indes, créée par Colbert au début
du 18ème siècle, n’exerçait pas seulement son emprise sur les Indes,
mais aussi sur une partie du Commerce Triangulaire Atlantique. Nous apprenons
ainsi que 45000 esclaves ont transité sur des navires Lorientais, nourrissant
ainsi les caisses de la
Compagnie et la soif spéculative de l’époque, déjà.
Nous découvrons que la virtualisation de l’économie était
déjà en route, déjà les investisseurs s’enrichissaient sur les espoirs de gain
(rêve d’épices, de porcelaine, et marchandisation de l’humain) et non pas sur
les retours effectifs de navires réellement chargés des marchandises promises.
Et ces spéculateurs étaient déjà la cible de pamphlets
satiriques d’auteurs attachés aux valeurs humaines et à l’économie réelle. Une
série d’assiètes peintes, intitulée « La satyre du commerce du vent » illustre que
le bon sens voyait déjà les spéculateurs comme des bouffons.
Déjà, déjà ? Rien n’a donc changé ?
Ce qui est nouveau, aujourd’hui, c’est ce retournement de
l’histoire qui met un homme noir (certes pas issu de la traite esclavagiste,
mais on ne va pas le lui reprocher !) face au défi de résoudre une crise
majeure et mondiale provoquée par la spéculation elle-même.
Symboliquement, c’est comme si l’objet de la spéculation
d’antan (la population noire) héritait du problème, mais aussi du pouvoir de le
résoudre.
Mr Obama, nous vous souhaitons la meilleure lucidité
possible dans l’affrontement de ce défi.
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