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Travailler moins

Travailler moins pour vivre mieux, une philosophie

Le travail dont nous parlons ici, celui dont nous évoquons la diminution, est le travail pour motif économique, le travail dont chaque heure procure de quoi acheter quelque chose. Le travail pour de l’argent, car l’homme adulte doit pourvoir à ses besoins par ses propres moyens, mais bien souvent l’intermédiaire argent est nécessaire à ces opérations.  Donc le travail pour un supérieur hiérarchique ou pour un client. La quantité de travail à fournir pour obtenir la quantité d’argent nécessaire dépend du niveau des besoins mais aussi de la valeur accordée au travail spécifique par l’employeur ou le client. Et ce n’est pas parce que le travail est éventuellement plaisant, passionnant et plein de sens que la question de « combien » on travaille ne se pose pas. Devons nous continuer, comme nos parents, à bâtir nos vies autour du sacro-saint travail ? Devons-nous vraiment consacrer 35 heures par semaine et 45 semaines par an à « gagner » notre vie ? N’avons-nous pas d’autres choses intéressantes, plaisantes à faire de notre vie, au-delà de monnayer nos aptitudes ? Et même plus loin, avons-nous besoin d’être actifs tout le temps ? Notre propos ici n’est pas de louer la paresse, sujet que nous avons déjà évoqué à la lettre F de l’abécédaire (Farniente). Certes nous sommes adeptes de la contemplation de la nature, mais la vie sur un bateau est loin d’être exempte de tâches, puisque beaucoup des actes qui sont, sur terre, assistés par les réseaux (gaz, eau), les équipements (moteurs, appareils), ou les compétences de spécialistes appointés se trouvent, à bord, assurés par nous-mêmes, sans accès direct aux réseaux et avec moins de machines.  Mais tout de même, nous avons envie de réduire l’activité, pour nous tenir à l’écart de la course qui régente les vies modernes et mieux savourer l’activité que nous gardons, qu’elle soit rémunérée ou non. Envie de vivre dans une autre perception du temps qui passe. 

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Travailler moins pour vivre mieux, un choix

Lorsque nous nous sommes engagés dans le projet d'achat de ce bateau pour en faire le lieu de vie principal de notre couple, notre engagement l'un vis à vis de l'autre était d'y passer le plus de temps possible, pour que notre couple ait réellement un espace et un temps à vivre. 

Ariel avait déjà beaucoup de temps disponible, résultat de choix de vie antérieurs, il n’avait jamais considéré le travail comme une contrainte, mais comme un choix délibéré et travaillait comme technicien pour des médias audiovisuels, après un parcours autour de la création cinématographique. Ces activités étaient liées à des opportunités ponctuelles et permettaient de dégager de longues périodes de non-travail pour, entre autres, naviguer. Ca fait donc bien longtemps qu’il a un train de vie assez rustique pour avoir la liberté de ne pas s’aliéner au travail. Son rapport au monde hédoniste, le fait qu’il place sa personne et son plaisir avant beaucoup de choses que le citadin occidental croit indispensable, lui permettent de revendiquer son « droit à  la paresse » de manière très concrète. Comme dans une bonne pizza, il pense que ce n’est pas la multiplication des ingrédients qui compte. Il a peut-être vu avant la majorité des français que les 30 glorieuses étaient terminées, avaient conduit notre société à suffisamment de prospérité et étaient même en train de nous emprisonner dans une logique du “travailler-pour-acheter“.

Ma propre situation était différente (et l’est toujours, dans une certaine mesure): deux enfants, certes grands mais pas encore totalement autonomes, un métier de conseil, une clientèle variée, des rendez-vous fixés pour certains six mois à l'avance et pour d'autres d'un mois sur l'autre. Cela dit, j'avais déjà, moi aussi par des choix antérieurs, diminué mon volume de travail annuel d'un bon tiers par rapport à mes associés. Et avant ma vie de conseil, lorsque j'étais salariée, j'avais déjà fait le choix du travail à 4 cinquièmes*, pour avoir un jour libre chaque semaine pour les enfants. Cette histoire de « travailler moins pour vivre mieux » me trotte dans la tête depuis plus de 10 ans…  Alors je me suis encore avancée sur ce chemin, car il s’agit bien d’un chemin et non pas d’une décision brutale. Et j’y ai fait des découvertes intéressantes.

* C'était avant la Loi sur les 35 heures et à un poste de cadre.

Travailler moins pour vivre mieux, un chemin

Traverser, étape par étape, la peur de manquer, la peur de perdre quelque chose si je m'éloigne trop ou trop vite du modèle économique traditionnel. Découvrir le même vertige à chaque pallier de décroissance, mais de moins en moins vertigineux. Et oui, ça fait sourire Ariel, ces trouilles qui me prennent encore parfois. Lui qui finit avec un compte à sec chaque fin de mois depuis des années! Mais nous ne sommes pas égaux devant l'insécurité financière. Ca tient en partie au fait d'avoir des enfants, mais pas seulement. C'est aussi tout un conditionnement social qui fait que nous n'envisageons l'idée de "gagner moins" que comme une mauvaise nouvelle. Cependant, année après année, je découvre la multitude des dépenses qu'on peut parfaitement se dispenser de faire, si on regarde réellement combien ça coûte en heures de travail, en journées de travail. 

Ensuite découvrir que les clients non seulement acceptent ce que je pensais qu'ils n'accepteraient pas, mais même admirent ce choix, quand bien même ça complique mon calendrier pour eux.  L'un de mes clients a suivi l'affaire pendant plusieurs années et me demandait tous les 4 ou 5 mois, sur un ton d'espoir : "alors, vous y arrivez toujours à aller sur le bateau pendant deux semaines tous les deux mois ?" et souriait franchement à ma réponse. Petit à petit, je deviens crédible à "accompagner les dirigeants en surmenage, pour les aider à ralentir le rythme", ce qui nécessite un travail sur soi, bien au delà d'un simple effort sur la délégation. Je l'annonce même maintenant comme une de mes spécialités d'intervention. Et il y en a qui dressent l'oreille " Ah bon ? Vous pourriez m'aider à travailler moins ?"

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Enfin, une fois le temps dégagé d'une partie des obligations de travailler pour l'argent, nous mettons d'autres choses dans notre vie, et pas seulement du bateau. Notamment, j'ai repris les études depuis l'automne 2010, pour préparer un avenir professionnel compatible avec ma surdité lentement évolutive. Passionnant. Ariel, de son coté, consacre de plus en plus de temps à l’image non professionnelle, ce qui le ramène à son passé d’intervenant universitaire en sémiologie de l’image. Il continue à apprendre et il expérimente des captations d’images et de sons à la recherche d’un insaisissable et éphémère « vu et vécu de la mer » dans l’idée de nous immerger dans les sensations de la vie et de la navigation en mer. Depuis un an, nous avons introduit dans nos vies une pratique quasi-quotidienne du Tai-Chi-Chuan, comme manière de nous faire du bien physiquement et mentalement. Il y a aussi ce blog qui nous occupe bien, et ça n’est pas du travail au sens où nous l’entendons ici. Et notre pratique de la musique, chant, guitare, djembé, même si elle implique de la concentration et une forme de « travail » d'apprentissage ou d'entretien, donne une saveur particulière au temps. Keith Richards, le guitariste des Rolling Stones, ne décrit-il pas dans ses mémoires, la découverte de ses premières « vacances » à plus de 50 ans, après une vie entièrement consacrée à la création musicale ? Le travail, même intensif, peut aussi présenter des facettes récréatives..

 

Et vous ?

J'en viens parfois à imaginer, à rêver disons, que beaucoup de personnes pourraient faire ce choix de travailler moins. Au jugé approximatif, tous ceux qui gagnent plus du double du revenu médian national, par exemple. Ca ferait du monde, qui libèrerait ainsi des postes qualifiés pour que d’autres s’y expriment, libérant à leur tour des jobs un peu moins qualifiés sur lesquels ils s’étaient rabattus, repoussant vers les boulots non qualifiés des personnes parfois surdiplômées.

Cette vision des choses peut sembler simpliste, mais tout de même : comment, en tant que société, envisageons-nous d’employer intelligemment les compétences d’une jeunesse que nous avons, en tant que société, encouragée, voire poussée, à étudier longuement, si les postes qualifiés et rémunérateurs, sont squattés par des « travaillomanes » à 60 heures par semaine ?  Un job à 60h par semaine, ça fait deux jobs à 30 heures ou trois jobs à 20 heures par semaines, et je connais un paquet de ces jobs qui sont rémunérés largement plus que le sextuple du revenu médian français, avec lequel on vit bien. Oui, mais…. J’entends déjà les objections du coté de l’organisation du travail. Il y a une multitude de réponses possibles à ces objections organisationnelles, non pas des réponses génériques mais des réponses ad-hoc, qu’on trouve dès qu’on y regarde de près. Dans mon cas par exemple, les interventions client que je n’accepte pas de faire, pour passer du temps sur mon bateau avec mon chéri, sont confiées à un autre consultant. Et dans le cas d’Ariel, toute prestation qu’il refuse de faire parce qu’elle ne le tente pas ou bien tombe à un moment réservé pour une navigation prévue de longue date, se retrouve proposée à un confère en mal d’activité professionnelle. Et je connais de multiples autres exemples, pour avoir déjà une pratique de conseil dans ce domaine.

Alors à vous ? Vous qui gagnez plus du double du revenu médian des français, si vous vous posiez la question pour de vrai ?

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