Notre dernière navigation de l'année 2010 a été le remorquage, de Port-Joinville sur l'ile d'Yeu à Port-du-Bec, sur la côte vendéenne.
Après un temps de traversée maritime, la route s'engagera sous le pont de Noirmoutier et tracera de grands lacets dans le pertuis, entre les bancs de sable de l'ile de Noirmoutier et ceux du continent, passera au dessus de la chaussée submersible du "Gois", reprendra les lacets, entre bancs de sable et parcs à huitres, pour finalement emprunter le long chenal rectiligne qui conduit à un charmant petit port.
Un trajet de plusieurs heures, qui peut rester paisible s'il est attentivement synchronisé avec la marée. En effet, la chaussée du Gois, submergée à marée haute, s'assèche à marée basse pour devenir la D948 et bloque donc le passage à toute embarcation. Il faut passer au dessus à une heure suffisamment proche de la marée haute pour pouvoir naviguer au dessus de la route !
Il s'agit du premier remorquage "professionnel" de notre vie et nous sommes surpris par le manque de préparation du marin qui avait donné son accord pour ce travail. L'horaire prévu nous semble trop tardif pour la marée, et il arrive en outre avec trois quart d'heure de retard sur l'horaire prévu. Clou des surprises, le "contrat" qui nous est proposé une heure seulement avant de prendre la mer est un contrat de sauvetage en mer, et pas un contrat de remorquage, la responsabilité s'inverserait donc.... Etrange pratique. Pressés d'en finir car l'heure tourne, nous signons.
Au lieu d'arriver à destination avec les dernières poussées de la marée montante, nous nous retrouvons contre le courant dès l'approche du pont de Noirmoutier. La marée descend déjà. La seconde partie du remorquage devient une course contre la montre: raser les bancs de sable à des vitesses qui finiraient d'arracher le safran si on touchait le fond, avec la trouille de ne plus pouvoir manoeuvrer à l'arrivée pour acoster. D'autant plus que le vent monte. C'est un grand "ouf !" de soulagement que nous avons poussé lorsque nos amares ont été fixées.
Il ne restera qu'à faire quelques manoeuvres un peu délicates, avec une hélice qui tire mal et un safran à bout de souffle, pour positionner Skol dans les patins de la remorque de sortie d'eau. Le tracteur agricole nous entraine alors jusqu'au chantier. Là où va s'engager l'opération "restore Skol".
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