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Soixante heures pendant lesquelles chaque minute a été consacrée à la lutte, avec des victoires transitoires, lorsqu’on arrivait à conserver à l’estomac un biscuit longuement mâchouillé, et des défaites lorsqu’on se retrouvait la tête dans le seau. Nous sortions tous les deux d’une période de vie terrestre chargée. Peut-être trop confiants dans notre capacité à reprendre le rythme de la hauturière … la mer ne nous a pas ratés. Elle nous a mis tous les deux dans le même état.
Il y avait longtemps que nous n’avions pas été malades ainsi, et cet amarinage a rappelé le souvenir de tous les autres. D’autres traversées du Golfe de Gascogne, des traversées de la Manche, de sinistre réputation, remontant jusqu’aux premières, 20 ou 30 ans en arrière. Malgré l’expérience de l’age adulte, et une bien meilleure conscience des mécanismes qui font ou défont le mal de mer, je me suis retrouvée tout de même, par instants, petite fille gémissant au dessus de son seau, les entrailles tordues de spasmes, l’envie de rentrer à la maison, la peur de mourir … et même fugacement l’envie de mourir pour que ça s’arrête. (.../...)
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