Nous cherchons le bureau du port avec à la main les papiers du bateau et nos passeports. C’est ainsi que ça se passe, d’habitude. Le premier contact, c’est toujours avec les autorités portuaires. Au premier port d’entrée dans un pays, on fait sa déclaration d’entrée. Puis, à chaque port important, on déclare son arrivée, son départ et sa prochaine destination. De quoi suivre à la trace les bateaux, pour des raisons de sécurité et de contrôle. Mais ici, pas de bureau du port. Le « kiosk » où il faut payer les frais de port est une baraque à frites où les serveuses en uniforme de fast-food se préoccupent seulement de nous délivrer le reçu et de nous indiquer où sont les douches. Elle n’enregistrent pas le nom du bateau et sont incapables de répondre à nos questions sur la douane, le carburant... Relax, avec le sourire, mais déroutant.
Douane.
Nous redoutions cette formalité tatillonne sur la question de l’alcool embarqué et avions préparé, en plus des papiers officiels, un inventaire un peu sous-évalué de notre cargaison française. Le douanier, déniché au 4ème étage d’un immeuble banal, se montre relax, accueillant et peu préoccupé de vérifier quoi que ce soit. Il ne demande pas nos papiers, ni même nos noms, mais il sait comment s’écrit Calais quand nous déclarons notre port d’origine. Dans le petit échange qui accompagne l’écriture dans les formulaires, il nous apprend que la France, pour les norvégiens, est un royaume : le Royaume de France – Frankrike. En pointant le fait que l’Allemagne, elle, est un « land », un territoire. Mais vous savez pourtant que nous, les rois, on leur coupe la tête ! Sourire. En plus nous sommes le 15 juillet.
Ålesund – Aalesund (prononcer oleszund).
Une architecture proprette de « Venise hanséatique », bâtiments hauts, serrés sur trois îles, aux façades à pignon typiques. Un curieux contraste. Etat soigné des façades fraîchement peintes, fidèles au discours des dépliants touristiques qui annoncent l’architecture « art nouveau ». Etat bricolé des routes, trottoirs et mobilier urbain, typique des villes qui subissent le gel sévère chaque hiver. Patches de bitume, réparations provisoires, herbes folles sortant des fissures provoquées par le gel, affaissements provoqués par la circulation au dégel. Quand on lève le regard, tout est pimpant, quand on baisse les yeux, on revient aux réalités de la latitude.
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