Comme à son habitude, Ariel cloture l'été en nous dévoilant sa sélection de "gueules". Portraits de pêcheurs, scènes d'enfants jouant avec le bateau de leur père, défilé de tenues habillées dans les rues d'un petit village à l'occasion d'un mariage... ah ! il y a aussi ces rameurs qui sortent tous les soirs après le boulot, pour s'entrainer sous les hurlements de leur entraineur, car il faut se préparer à battre l'équipe d'en face, et aussi le vieux paysan, chaussé de sabots et entretenant sa haie avec une vraie faux. Il déplore que ses fils préfèrent étudier plutot que reprendre la ferme, mais heureusement il y a encore les petits-fils pour s'intéresser à la terre. Et enfin cette brochette de jolies jeunes filles croisées à Mundaca. Peut-être qu'il n'y a qu'en espagne qu'on trouve de tels alignements de belles personnes posées sur un banc public. Souvenez vous en Galice, déjà, Ariel avait capturé dans son objectif un banc de messieurs et une brochette de dames.
Pour voir les gueules de biscaye, la galerie photo.
Peut-être manque-t'il à notre collection quelques images de Cesta Punta, sport extrèment graphique, entre les postures improbables des corps et la vitesse des mouvements de bras, prolongés du grand chistera. Les frontons municipaux de petites villes semblent bien, de nos jours, colonisés par les joueurs de tennis exerçant leur coup droit et revers, mais il reste encore les Jaï Alaï, les terrains où se joue toujours le grand jeu.
Pour approcher ce peuple, nous avons été bien aidés par la connaissance et la compréhension qu'Ariel en avait déjà*, les rudiments de langue basque qu'il possède et son affinité personnelle avec leur histoire.
Le Basque est une des dernières langues non indo-européenne de la planète, ce qui explique sa difficulté d'accès, même pour les locuteurs de plusieurs langues qui ont généralement plus d'aisance à aborder une langue nouvelle. De plus, entre le Pays Basque Espagnol et le Pays Basque Français, il existe des différences notables de vocabulaire. A tel point qu'on peut en arriver à se disputer, entre non-basques, au sujet de quel mot doit être utilisé pour dire merci, Milesker ou Eskerrik asko jusqu'à ce qu'on découvre, en interrogeant un basque, que l'un des deux mots est de "l'autre coté". Nous avons assez peu entendu parler cette langue dans la rue, mais néanmoins sa maitrise est obligatoire à qui prétend intégrer la fonction publique territoriale.
Enfin, il faut saisir, à travers les graffitis et banderolles qui sont présents partout, l'attachement des Basques à leur histoire de résistance au gouvernement central. Résistance à Franco autrefois, résistance à l'oubli de leur langue aujourd'hui et résistance à l'isolement de leurs prisonniers politiques, que le gouvernement espagnol éloigne délibérément de leurs familles.
Vous en trouverez plus sur notre réflexion à propos des rencontres et de la difficulté des rencontres, lorsqu'on arrive quelque part en voilier, dans la page dédiée au sujet "rencontrer mieux".
* Une connaissance au sens biblique du mot, une histoire d'apprentissage des langues et de la culture sur l'oreiller. A tel point que notre virée basque a parfois pris une allure de pélerinage chez les anciennes compagnes d'Ariel!
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