C’est comme un œil qui nous surveille, chaque soir, ce soleil voilé par une brume sèche et rousse, une brume de poussière. Et ce vent froid qui nous contraint à garder polaires et bonnets alors que nous approchons du tropique. C’est l’Harmattan, ce vent mythique, que je croyais confiné à la littérature et à la poésie !
Il est capable d’envoyer les poussières jusqu’à 600 milles des côtes, mais pendant notre navigation au large de la Mauritanie, les poussières sont en altitude et ne laissent à bord qu’une odeur de terre incongrue et un début d’allergie respiratoire. Plus tard, en rade de Dakar, c’est chaque cm2 du bateau tourné vers le vent qui se couvrira d’une fine poussière rouge, des jours durant. Le panneau solaire devra être dépoussiéré quotidiennement. Chaque cordage sera rouge sur une face, même les haubans, qui n’ont que 6 ou 7 mm de diamètre, présenteront une surface suffisante pour recueillir la poudre. Vu de l’avant, Skol aura l'allure d'une banière communiste !
Et puis un jour ça s’arrètera. Signal de la pluie qui approche ? Peut-être ferons-nous bientôt connaissance avec les orages d’ici, courts mais extrêmement violents, parait-il.
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