Monsieur Magellan lui-même a initialement nommé l'endroit « Baie des réparations », du fait des travaux qu'il a réalisé ici sur ces navires, il y a presque cinq siècles. L'abri était précaire mais il y avait si peu de baies protégées sur cette côte qu'il arpentait depuis des mois, à la recherche d'une improbable nouvelle route des épices !
Le vaisseau Beagle fit escale ici par deux fois et heurta par deux fois la même roche. La roche en question a porté le nom de Beagle jusqu'à ce qu'on se décide à la faire sauter à la dynamite pour qu'elle ne menace plus les bateaux.
En 1615, le navire Hoorn pris feu au cours d'une opération de calfatage. L'expédition hollandaise dont ce navire faisait partie, a continué son voyage à la recherche d'un second passage vers l'ouest et le Pacifique, plus au sud que le difficile Détroit de Magellan. Autre passage dont Sir Francis Drake, visionnaire, prédisait l'existence. Les hollandais découvrirent en effet cette nouvelle route et nommèrent au passage le détroit de Le Maire, en hommage au commanditaire de l'expédition ainsi que le Cap Horn, en mémoire du bateau perdu.
Après tant d'illustres prédécesseurs, notre modeste Skol à son tour a sacrifié à la tradition. Un peu de casse à réparer et un peu de maintenance de base à effectuer. Entre deux rendez-vous ratés avec un soudeur peu pressé, nous avons profité d'une journée de vent calme pour gratter la coque et la débarrasser de la demie-tonne de bébé-moules qui lui faisaient certes un joli manteau noir mais ralentissait le bateau au point que ça en devenait dangereux. Dans les rafales qui vont devenir notre quotidien, il vaut mieux disposer de toute la capacité de manœuvre disponible, n'est-ce pas ?
En 1586, Thomas Cavendish a donné à l'endroit son nom définitif : Puerto Désiré, Puerto Deseado. Il rendait alors hommage à l'un de ses bateaux, le Désiré, mais pour nous, la sonorité deseado avait toujours évoqué desolado …. même avant nos mésaventures.
Pensez-vous que votre antifooling électronique présente un intérêt?
Rédigé par : Jacques | 26 janvier 2016 à 21:31
Merci pour votre super blog.....Bonsoir Vous ne mettez pas de béquille pour poser votre Jurançon comme ça?
Rédigé par : djeeaim | 31 mars 2016 à 21:35
@ Jacques : Oui, dans les eaux chaudes à tempérées. Mais nous l'avons arrêté pour les eaux froides des canaux de Patagonie.
@ Djeeaim: Nous y avons pensé mais nous avions lu auparavant dans un autre blog que le bateau était susceptible de glisser à cause de la pente et du sol de graviers. Une visite sur place à pied avant la décision de poser nous a conforté dans l’idée de NE PAS mettre de béquille pour ne pas risquer de la tordre en cas de glissement et plutôt miser sur un très bon maintien contre les piles du quai par des amarres multipliées, bien raidies vers le haut et une reprise de drisse sur la balustrade opposée pour vraiment prévenir tout risque de basculement.
En fait, depuis le départ de France, nous n’avons pas une seule fois utilisé les béquilles. C’est à se demander si on ne devrait pas les débarquer !
Rédigé par : Isabelle | 08 avril 2016 à 17:42