Bien que désormais rodée, la manœuvre reste impressionnante. A la faveur du recul de l'eau, nous donnons le signal. Skol se couche comme un gros éléphant et offre son flanc à gratter, à frotter, à bichonner, travail auquel nous nous livrons avec une affection toujours teintée de soulagement. Il va bien ! (1)
En fin de journée, nous nous perchons sur le dos du pachyderme encore assoupi et croisons les doigts pendant que le brave animal, insensiblement, se redresse et puis, après une longue hésitation, retrouve sa mobilité (2). La petite Origami qui jouait sur la plage pendant les soins donnés à son papa (3) suit le mouvement avec docilité.
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La carène est saine et propre. L'arbre d'hélice reçoit un tour d'étoupe supplémentaire. La réparation du gouvernail datant de huit mois n'a pas bougé. Nous l'avions effectuée de nos propres mains, à Puerto Montt, sous la supervision lointaine d'une bande d'internautes solidaires et l'œil tout proche d'un charpentier de marine chilien, par ailleurs grand amateur de valse et d'un accordéoniste français, par ailleurs navigateur en escale et en outre connaisseur es ciseau à bois et colle polyuréthane. Nous aurions dû profiter de cet échouage pour inspecter les vannes des WC qui, quelques jours plus tard allaient nous donner des soucis en pleins préparatifs de départ.
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On ne sait jamais, il aurait pu venir aux petits dieux de Chiloé l'idée de ne pas laisser la mer remonter assez haut pour remettre notre maison à flot et alors nous serions restés là jusqu'aux prochaines grandes marées !
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Le sexe des bateaux est féminin dans la langue anglaise, mais pour nous, Skol est un garçon
L'observation d'Origami sur le rivage me procure une joie sans nom.
Rédigé par : Michel Fromm | 08 octobre 2017 à 13:04