Quatrième navigation sur le morceau de haute mer qui sépare Santa Maria-la-petite et Sao Miguel-la-grande. C’est un trajet de cinquante-cinq milles, une journée entière très allongée, en tout cas pour Skol et sa lenteur. Assez court pour pouvoir choisir un jour où la météo sourit. Assez long pour caresser l’espoir de croiser un cachalot (1), des dauphins ou une tortue de mer, trainer une ligne de pêche au cas où et contempler l’aube en partant et le crépuscule en mer, avant d’arriver (2). On en prendrait bien l’habitude.
On passe de la petite ile où tout le monde cultive un coin de terre à la grande ville de Ponta Delgada et ses ressources, un hôpital bien équipé, un vrai marché aux primeurs, une clinique informatique de haut niveau, des magasins de jardinage. La dernière fois que nous sommes venus, nous avons tenté de dénicher un pied de lavande d’un type particulier, des graines de consoude et une nouvelle variété d’œillets d’inde, pour les rapporter au verger-potager de la petite ile, façon bateau-serre (3). Cette migration à la voile entre les iles, transportant des marchandises et des personnes était une pratique régulière à l’époque des baleinières à voile et pourrait bien le redevenir lorsque le pétrole se fera plus rare ou plus cher.
La grande Sao Miguel dispose aussi d’une quarantaine d’agences immobilières dont pas une, pour le moment, ne propose le terrain de nos rêves. Insisterons-nous ?
- A Ponta Delgada, la promenade le long des quais qu'emprunte le touriste s'émaille de tableaux de restaurants reconvertis en annonces cétacéennes : aujourd'hui ! observation de: cachalots, dauphins tachetés, dauphins commun, etc... Au large, les bateaux chargés à toc de vacanciers engoncés dans leur kaways bleus et gilets de sauvetage rouge s'assemblent en cercle convergeant sur les rares souffles parfois observables, ou convergeant sur un grand vide. Car, si ça se trouve, sous la surface de l'eau, la promenade des baleines s'émaille elle aussi de panneaux de restaurants aquatiques reconvertis en annonces du type : aujourd'hui! humains bleus et rouges, humains verts (mal de mer), mais peut-être que les cétacés ne sont pas toujours d'humeur à faire du "human watching".
- La sortie en mer de fin de journée « Sun set à la voile » est une prestation charter présentée au touriste comme un produit de luxe. Ainsi se propage l’idée que nous menons une vie privilégiée…
- Skol est maintenant habitué. Il y a Vera (Aloe), à bord depuis 5 ans, Macure (Curcuma) depuis 1 an et désormais Stevie, trois boutures de stevia, cadeau de Meme à Ariel.
Saludos, los tengo vigilados desde Chiloé!
Rédigé par : Rita Luksic | 30 juillet 2019 à 16:30
holá,
et finalement, vous avez trouvé des graines de consoude (symphytum) ? Sinon, ici à Terceira, un jardin à épices est mis à disposition des habitants. Nous irons voir.
Rédigé par : yves | 04 août 2019 à 00:23
@ Rita : bueno, los tenemos informados !
@ Yves : pas une seule graine de consoude dans les magasins de jardinage de Sao Miguel, mais on en a découvert un demi-champ à Santa Maria, chez un ami de Meme qui l'utilise à toutes les sauces. Et pas n'importe laquelle, la consoude "bocking 14" qui, selon Ed, est un vrai miracle de la recherche en agronomie. Meme aura donc des transplants, encore mieux que des graines.
Rédigé par : isabelle | 04 août 2019 à 02:01