Pour
ceux que la technique ne passionne pas, lire la version poético-méditative
-
1013 millibars, ça permet d'avoir des hauteurs d'eau qui correspondent aux
cartes et aux tables. En effet, au dessus de 1013, le niveau d’eau est
inférieur au chiffre annoncé par les tables (décote), et au dessous de 1013, le
niveau d’eau est supérieur (surcote). Comme quoi même avec une carte précise et
une bonne table de marées on n’a encore pas les hauteurs d’eau exactes !
-
Soleil ce matin-là, alors qu'il pleut des giboulées en rafale depuis 10 jours
et que ça reprendra le soir
-
Grande marée, délicatement programmée basse à la mi-journée,
Un
guide idéal
-
José est à la fois un voileux bricoleur aux ressources inépuisables
d'expérience et d'outillages, mais aussi le président de l'association des
corps-mort de Pen-Mané, qui détient l'autorité suprême pour statuer sur la
nouvelle position du corps-mort. Cerise sur le gâteau, il avait déjà 3
expériences de déplacement de corps-mort, croustillantes d'angoisse à la
narration mais toutes réussies au final.
Avancer
au dessus du corps-mort
- Il
faut savoir que l'emplacement
était officiellement sur la ligne des 1m (niveau de l’eau aux plus basses
mers), que nous calons 1m10, et que nous sommes en grande marée. La table des hauteurs d'eau indique
0,7m au dessus du zéro, soit 1,7m au total, heureusement que la pression
barométrique est bonne. Par très
beau temps (hautes pressions, comme on a en été, il resterait moins d’eau)
-
Nous avons appris pendant les préparatifs que la surcote ou décote peut
atteindre plusieurs dizaines de centimètres, qui signifie que le niveau de
l’eau peut, sous conditions exceptionnelles, être en dessous du zéro des
cartes !
- Ce
petit exercice d’approche du fond nous a rappelé nos aventures galiciennes
(lien vers noïa)
A
l'approche de la marée basse, crocher la chaîne, cercler la coque
- Il s’agissait de passer un premier bout dans un anneau de la chaîne aussi bas que possible, ce qui a permis de vérifier son état sur pratiquement toute la longueur. Sur ce petit bout noué court, une aussière plus grosse et assez longue pour cercler la coque a été passée. A la fin le petit bout restera accroché à la chaine. Le cerclage a été positionné juste en arrière du pied de mât et en avant du roof, mais sur un autre bateau, la position idéale pourrait être au bau maxi, voire a l’avant du cockpit.
- Nous n'avons pas eu le temps de bien "démouler" (débarrasser des kilos de moules accrochées sous la bouée et sur la partie haute du dispositif chaine-émerillon, la partie qui reçoit de la lumière). Donc nous ne savons pas dans quel état est réellement l’émerillon, à vérifier dans un mois avant d’amarrer réellement Skol et le laisser en place plusieurs semaines.
- Le
cerclage est fait à même la coque, car le bateau est en aluminium coque et
pont. Pour les bateaux en bois ou en plastique, il faut penser à maintenir
le cerclage en place par une grosse poutre de bois un peut plus large que le
bateau, pour qu'il n'écrase pas la coque au moment de la pression maxi.
Attendre que
la marée remonte
- en
surveillant attentivement le sens de l'évitage pour ne pas nous frotter le
derrière (le safran) au caillou en question
La
force de la marée tire sur la chaîne verticalement
- Le
bateau s’enfonce de quelques centimètres et la pression d’archimède augmente,
jusqu’à être suffisante pour tendre vraiment la chaîne, puis pour exercer une
traction suffisante pour dégager le corps-mort de la vase, y compris de l’effet
ventouse.
- On
croyait avoir remonté pratiquement toute la chaîne, mais apparemment, il en
restait, au vu de la longueur de l'attente avant le décollage
-
Spectaculaire : le bruit que fait l'aussière de cerclage en se tendant à mort
progressivement. Un grincement sinistre, qui résonne avec puissance dans le
bateau, de quoi vous glacer le sang. Le rail de fargue s'est retrouvé à nu
(peinture époxy disparue) sur un petit centimètre et une petite trace blanche
marque l'érosion de l'antifouling au niveau du bouchain. Il aurait fallu
intercaler de la bâche ou un pare battage entre l'aussière de cerclage et les
bouchains, pour limiter les frottements.
Déloger
le corps-mort de la vase
- Le
décollage se sent par un changement d'évitage : on perd la traction sur le fond
et on récupère la traction sur les aussières de reprise disposées au
préalable
- Le
bloc fait 1200 kg d'après la facture du chantier qui l’a posé en 2004,
mais nous ignorons sa forme.
Quelques
tractions sur des cordages
- on
déhale à la main sans trop de difficulté, malgré le courant maintenant violent
(mi-marée de vives eaux) et la traînée additionnelle du bloc de béton suspendu
sous la coque
Placés
au préalable
- La
mise en place de ces amarres se fait avant la bascule de marée, avec une
annexe.
-
Prévoir deux prises solides en aval à marée descendante, car ce sont les prises
qui vont supporter l’effort à marée montante. Nous sommes dans un goulet qui
voit un courant assez fort (3-4 nœuds à mi-marée)
-
Tenir compte du courant pour la trajectoire de l’annexe, et prévoir
suffisamment de longueur pour accompagner l'annexe jusqu'aux points
d'accrochage en lui donnant beaucoup de mou.
-
Nous aurions en fait pu attendre la bascule de marée pour aller porter la
troisième aussière (en amont du jusant, en aval du flot). Cette manœuvre aurait
été alors plus facile (porter 20 mètres de bout à contre-courant, par facile)
et le temps ainsi dégagé nous aurait permis de démouler l’émerillon.
-
Cette troisième aussière est indispensable pour donner toute latitude de
repositionnement du corps-mort. (avec trois points d’appui, tous les mouvements
fins restaient possibles ainsi que l’immobilisation de Skol au point
désiré) il faut donc trois
corps-morts en bon état et situés à portée d’aussières (rallongées d’écoutes et
divers bouts)
Dernière
vérification
- Se
souvenir au moment du placement, que le bloc de béton, se trouve sous la coque
à l’endroit du cerclage et non pas sous l'étrave, et qu'il reste en outre la
chaîne à filer pour que le bateau trouve sa place sur le plan d'eau, avec son
rayon d'évitage. Il faut donc se placer à bonne distance des autres corps-mort
situés à l’arrière et relativement près des corps-morts situés à l’avant.
-
Nous laisserons le corps-mort se ré-ensouiller à sa nouvelle place pendant
quelques dizaines de marées (un mois de plus au ponton)
Commentaires