Après la chaudronnerie, il est nécessaire de protéger la tôle neuve avant remise à l'eau, et nous décidons d'en profiter pour raffraichir la protection de l'ensemble des oeuvres vives (parties sous l'eau). La protection complète habituelle nécessite trois produits: un primaire d'accrochage, une peinture époxy qui fournit un support très dur, et un anti-fouling dont le rôle est de freiner le développement des algues sur la coque. L'anti-fouling est un produit évidemment toxique et polluant, et qui doit être brossé et ré-appliqué régulièrement pour rester efficace (cette opération périodique de "carénage" nécessite une installation de récupération des eaux souillées).
Une coque en aluminium ne se satisfait pas de n'importe quels produits, à cause des risques d'électrolyse. Le chantier tardant à répondre à nos questions sur les produits prévus au devis, et leurs conditions d'application, nous menons notre propre recherche, et, à cette occasion, découvrons quelques utilisateurs satisfaits d'un produit non polluant et non toxique: le zinc sillicaté. Ce produit se pose en 4 ou 5 couches après sablage et se substitue intégralement à la séquence complète habituelle (primaire + epoxy + anti-fouling). Il est anti-corrosion pour le lest en fonte et anti-électrolyse pour la coque aluminium. On dirait un produit miracle....
Il existe aussi de nombreux opposants au zinc sillicaté, mais curieusement, jamais des utilisateurs eux-mêmes. Le produit est controversé, et la décision est importante puisqu'elle engage les 10-15 prochaines années.
Voici les arguments:
- le zinc sillicaté est jugé souvent "insuffisant" comme anti-fouling, mais nous ne sommes pas maniaques sur la propreté de notre carène, car jamais en course. Il se comporte mieux en eaux fraiches qu'en eaux tropicales, ce qui correspond à notre programme de navigation. Et il apprécie un brossage régulier entre les carénages, effort que nous sommes disposés à fournir.
- certains chantiers alu ont renoncé à l'appliquer sur leurs bateaux neufs, et quand on lit la notice technique, on comprend, car là, il faut être hystérique. Rapide sur le timing entre sablage et zingage, maniaque sur la propreté des instuments, insistant sur l'agitation du pot pendant l'application car le zinc est lourd et se dépose au fond, et méticuleux sur l'étalement du produit, qui doit être posé en couche très fine alors qu'il a tendance à sécher vite. Conscients de ces exigences, nous attaquons le chantier "zingage" avec le matos et la détermination nécessaires.
A ce jour, les 3 premières couches sur 5 du lest en fonte, et les 2 premières couches sur 4 de la coque en aluminium sont posées (le même produit pour les deux matériaux), et nous poserons les 2 dernières avant la mise à l'eau.