Une maxime de marin à voile pragmatique résume l’essentiel des soucis du navigateur de la manière suivante : "mast up, water out". Mat debout, eau dehors. Ces deux conditions simples doivent être remplies avant toute autre considération.
On parle ici de l’eau de la mer, qui doit rester en dehors du bateau, mais parfois on parle aussi de l’eau du ciel. Avec 14h de pluie diluvienne aujourd’hui, la seconde moitié de ce programme simple est mise à rude épreuve. Or, Ariel tient à préserver un intérieur accueillant donc sec, un havre de paix par tous les temps. Mais les grains se suivent en se mangeant la queue. Ils font même parfois demi-tour pour nous resservir de la même eau ! Les vents tournent à tout bout de champ ce qui nous oblige à sortir et rentrer, ouvrant la porte à l’eau. La coursive est jalonnée de vêtements trempés qui s’égouttent sans sécher sur les planchers humides. Maintenant, quand on sort, c’est en maillot de bain sous le ciré ! Les draps sont moites, les vernis de notre bel intérieur souffrent. Et nous découvrons de nouveaux interstices autour des capots, par lesquels l’eau suinte du plafond.
Les bidons d’eau vidés depuis le départ sont pleins de nouveau, merci !
Mes angoisses de mort par déshydratation fondent comme du sucre. Ces pluies me préoccupent moins qu’Ariel car elles font partie de l’idée que je me faisais d’une traversée du pot au noir, contrairement aux grands calmes. Et elles accompagnent à point nommé ma tristesse. .
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