Nous repartons demain. En guise d'au-revoir à Puerto Consuelo, nous escaladons la butte qui nous a protégés des vents du Nord et de l'Ouest, les plus violents. L'immense seño Ultima Esperanza, celui justement qui distord les vents d'ici en les canalisant et les accélérant se trouve là. Une dernière fois nous contemplons sa couronne de pics rocheux et enneigés, spectacle qui a varié tant de fois sous nos yeux, lors des voyages en taxi vers la ville. Petits matins dorés, après un tai-chi face aux flamants roses, soirs ombrageux avant un retour au bateau sous les rafales. Parfois totalement dégagés, souvent voilés de nuages ou de brumes. Si Skol était mieux préparé pour les grands froids, on aurait peut-être imaginé rester pour l'hiver … un couple de voyageurs le fait, ici même, depuis six ans, avec un bateau adapté et une grande expérience préalable de l'hivernage dans les glaces (1). Leurs propos rassurants sur ce mode de vie et leur approche singulière du rythme de voyage ont semé de petites graines dans mon esprit, ouvrant des possibles jusque-là fermés. Nous partons demain et il n'est pas exclu que nous revenions un jour, dans des conditions qui nous permettent d'aller passer quelques jours ou quelque semaines au fin fond du seño Ultima Esperanza.
-
Ils ont passé une année entière au Spitzberg dont quelques mois prisonniers volontaires des glaces, il y a quelques années.
Commentaires