Le réseau ferré Asturien, comme celui du Pays Basque, est fait de tortillards charmants, qui s’arrêtent 15 fois sur un trajet d’une heure. Ribadesella : à 11h53, par un jour de grand soleil, nous embarquons avec nos grosses chaussures et le pique nique dans le sac à dos, pique nique auquel il manque le pain. Llovio : 11h57, deux personnes descendent, une monte. Cuevas : à 12h00 nous débarquons, seuls, dans une gare minuscule, composée d'un quai unique longeant le rail unique et d'une barraque joliment peinte en jaune. Ce court trajet nous a conduit, en longeant les rives de la Sella, au cœur du massif montagneux. A Cuevas commence un sentier de randonnée.
A Cuevas, minuscule village, se trouve un seul commerce et ce n'est pas une boulangerie. C'est le Bar “El Rincon“, dont la patronne nous fera cadeau du pain qui manque à notre pique nique. Il faut dire qu’Ariel, pour formuler sa demande, a utilisé un petit mot espagnol qui veut dire « tranchinette » mot que les touristes habituellement ne connaissent pas. « ¿ un trocito de pan por un bocadillo, por favor ? » (une tranchinette pour un sandwich, s'il vous plait?). Ses yeux s’éclairent, elle répète "un trocito por un bocadillo!" et elle nous offre un pain entier.
Je ne compte plus le nombre de fois où Ariel nous a obtenu les faveurs, ou simplement un sourire des locaux en jouant ainsi avec leur jargon. Complicités linguistiques.
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