Hier j’ai parlé avec Mailys. De cette pensée quotidienne, multi-quotidienne, de la fin possiblement proche de ma vie. De ce que ça implique. Par exemple, peut-être que je n’ai pas cinq ans devant moi pour voir aboutir le projet de restauration de la ruine. Alors, oui, mon projet de cabane en terre-paille, il pourrait prendre de l’importance. Ou pas.
Je me suis surprise à parler plutôt librement, une fois les premiers mots posés, avec et avec l’aide d’une personne sans tabou vis à vis de la mort. Conscience de ma chance d'avoir une telle qualité de compagnonnage.
Interrogations sur la nécessité de prévenir mes enfants sans attendre le diagnostic. Le fantôme flotte déjà dans toutes mes relations un peu intimes. Quand je serai face à eux, bientôt, que répondre au "comment vas-tu?".
Projections sur un « et si ? .... qu’est-ce que je voudrais mettre dans ma vie pour mes dernières années ». La liste, ébauchée sur le moment, a continué à s'étoffer durant les heures qui ont suivi.
Mon amie me rappelle cette parole de sage , qui dit :
Rêvons comme si on avait l’éternité devant soi et agissons comme si on allait mourir demain.
La qualité de cet échange et une légèreté retrouvée me susurrent qu’en parler peut être assainissant, plutôt que plombant comme je m’imaginais. Au lieu de ne pas vouloir encombrer les autres avec ça, plutôt leur donner la possibilité de prendre en compte cette situation dans leur relation avec moi. Ou pas.
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