Les cerisiers sont greffés, une dizaine. Les oignons et échalotes sont en terre, et aussi les fèves et pois de printemps, puisque les semis d’automne ont été dévorés par oiseaux et limaces. J’apprends à border plus sérieusement les filets anti-oiseaux, et je prie pour que les limaces trouvent une autre nourriture (1), en évitant de leur offrir moi-même un boulevard avec un paillage prématuré. On paillera plus tard, lorsque les plants seront forts. Je continue d’embrasser les joies de l’entretien à la faux des allées et abords ; ça donne un petit air à peu près tenu mais quand même légèrement échevelé, que je commence à vraiment préférer à la tonte. Et puis j’ai de moins en moins envie de faire tourner une machine à pétrole pour couper de l’herbe, alors que je peux le faire sans autre bruit que le doux shroufffff de la lame fine et courbe. Je suis curieuse de découvrir la superficie totale que je pourrai entretenir ainsi, à raison de quelques sessions d’une demi-heure par semaine, c’est à dire en incorporant ce geste dans mon quotidien. Avoir un œil sur la vitesse de pousse, repasser suffisamment fréquemment pour rester au stade tendre de l’herbe, si agréable à faucher sans effort. Mon geste se précise et se régularise, je m’arrête toujours avant que ça devienne douloureux ou pénible et je reviens toujours à mon logis avec le sourire, la faux sur l’épaule, la corne et la pierre à la main, dernier affûtage fait et protège-lame soigneusement remis en place. Une routine qui, j’espère, tiendrait jusqu’à mes vieux jours.
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