Je choisis un banc et m’y installe. Je pose la lame dos vers le ciel, en équilibre sur la petite enclumette, soutenue par mon genou droit, positionnée par ma main gauche dont l’annulaire prend appui sur la face externe de l’enclumette, pour maintenir le fil de la lame sur le sommet, et je frappe. Petits coups répétés, en décalant la lame d’un millimètre à chaque fois, en assurant un recouvrement des coups pour repousser le métal aussi régulièrement que possible. Contrairement à ce que je pensais, ce geste, que je n’ai pas fait depuis quatre ans, me revient tout de suite, et même en mieux. Peut-être le fait d’avoir d’abord pris le temps d’observer l’atelier, avant d’aller chercher la faux dans mon camion. Ou peut-être ces quatre années passées à affûter des outils tranchants, qui m’ont rendue moins timide. Chouette. Cette lame n’ayant pas été battue depuis des années nécessite du travail, plusieurs passages. J’en profite pour tester certains des différents postes de travail que les organisateurs de cette atelier ont mis à notre disposition. Avec ou sans guide. Enclumette mince qui ne pardonne pas l’erreur de visée ou enclumette épaisse, plus adaptée à la débutante que je suis encore. Il y a aussi le bloc à douilles, encore plus adapté aux débutant-es. Et même une enclumette plate que je n’ai pas testée, faut de savoir dans quel cas elle est pertinente.
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