C’est fou comment mon âme est divisée. Peut-être une manifestation de ma gémellité. Nous sommes en pleine saison des semis, et deux parts de moi s’emparent de cette activité avec des perspectives radicalement différentes. L’une poétique, l’autre pragmatique. L’une reliée au cosmos, l’autre reliée à la dimension matérielle.
Je me connecte à ce geste millénaire, essentiel à l’humanité, comme à un rituel cosmique. Qu’elle soit petite ou grosse, ronde ou plate, allongée ou même carrée, je dépose la graine en lui souhaitant bonne chance. Et puis la puissance du vivant se met en route. Cette part de moi revient du champ avec un gonflement à la poitrine et à l’âme, qui pourrait s’appeler contentement. Satisfaction et paix, sentiment d’avoir fait une chose juste de la bonne manière et au bon moment. D’avoir proposé une rencontre entre la semence et le sol, espérant l’avoir mise sous de bons auspices. Il va pleuvoir demain. Tant mieux pour les premiers maïs de la saison.
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