Petit mémento sur le sujet « Moins de Confort Moderne », plus digeste que la note précédente….
- Moins prélever de ressources de la planète pour qu’il y en ait plus pour les autres, me rapprocher pas à pas d’un niveau de consommation équitable
- Si possible ne plus jamais travailler pour de l’argent à une tâche que je n’aurai pas envie de faire, pouvoir rester en dehors du « marché de l’emploi »
- Réduire ma participation aux mécanismes d’exploitation des humains par le système capitaliste
- Me sentir égale à une plus large portion du genre humain
- Ne pas réencombrer ma vie après cinq années de simplicité réussie
- Me sentir plus digne face à mes enfants, qui me montrent la voie dans bien des domaines
- Mettre plus de poésie dans ma vie, par des gestes moins mécaniques, des matériaux moins synthétiques, des organismes vivants, plus de variabilité, moins de garanties.
- Moins dépendre des réseaux de distribution, les publics, les semi-publics et les privés
- Utiliser mes talents et mon intelligence pour me construire un niveau de confort ajusté à mes souhaits
- Mieux savourer les conforts que je rencontre du fait même qu’ils sont moins systématiques
- Participer au grand mouvement mondial de réduction des empreintes carbone et des déchets
- Asseoir à terme une position légitime pour militer
Post scriptum : Comme à chacune de nos escales, j’ai cherché ces jours-ci ce que Frédéric Lordon avait écrit de nouveau et je suis tombée sur son éblouissant article intitulé « les sociopathes » . La fin de cet article m’a fait sursauter, tellement il rejoignait ma réflexion de ces dernières semaines sur le confort moderne.
« … c’est une honte vieille comme Le Quai de Wigan d’Orwell, qui déjà avait honte d’être éclairé et chauffé chez lui, parce qu’il avait vu le travail dans les mines, et qu’il savait donc quelle était la contrepartie de souffrance, la contrepartie de vies détruites, à son confort domestique. »
Frédéric Lordon est d’avis qu’il ne sert à rien de nous priver individuellement, et qu’il faut plutôt lutter.
« Rendu à ce point, il n’y a qu’une alternative : soit, par impossible cohérence, renoncer à tout — impossible, puisque le capitalisme nous prend en otage pour le tout de notre vie matérielle et que nous n’en finirons pas de nous dépouiller ; soit porter la lutte là où il faut : non pas dans la réorganisation sans espoir des vies individuelles séparées, mais dans la destruction générale des structures qui imposent ce système de contreparties. »
Mais je pense que le « nous » dont il parle n’est pas le même que le mien. Il pense aux classes modestes, que le capitalisme prend effectivement et efficacement en otage, je pense aux classes prospères, qui ont la liberté de se dégager du joug grâce à un patrimoine accumulé. Il pense dans la sphère occidentale prospère, j’ai élargi le champ de mes repères au-delà des frontières de l’Europe. Je persiste donc à défendre l'idée, pour ma part, que « nous », les occidentaux prospères, avons du chemin à faire vers « moins » de confort moderne. Ce qui ne dispense pas de participer à la lutte.
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