Mes semis de couvert d’hiver n’ont pas survécu. Trop tardifs, emplacement pas assez lumineux, et semences trop vieilles sans doute. Tant pis, je retenterai au printemps avec un autre mélange. En revanche, les boutures de casseiller, de saule et de noisetiers semblent déjà repartir, l’ail pointe son nez, deux bouts de patates germées que j’avais enterrés à la va-vite sont en train de développer du feuillage, la bourrache a passé l’hiver, les châtaignes de terre ont subi les outrages des chats errants, jusqu’à ce que je comprenne qu’il fallait les protéger d’une mini barrière de branchages, j’espère qu’elles s’en remettront. Le marcottage de basilic perpétuel a bien repris dans son pot, je viens de le sevrer. La consoude, l’ail des ours, l’épinard et le céleri perpétuels sont toujours en dormance, je les attends patiemment. Deux tubercules de capucine tubéreuse sont déposés à la surface d’un pot, il s’agit de les multiplier cette année et de ne les implanter en terre que l’an prochain.
Au cours de l'hiver, j’ai considérablement taillé le pommier et les haies, pour plus de lumière, et je garde tous les branchages sur le terrain. Pour conserver la biomasse, mais aussi pour les insectes, les oiseaux, les champignons, la vie du sol. L’aspect « mal entretenu » s’estompe peu à peu, au fur et à mesure que je recoupe et entasse les bois coupés en plessis ou en tas ordonné, mais le fond du jardin reste un grand amoncellement qui se décomposera sur place. Mon pote le rouge-gorge ne se plaint toujours pas de ces transformations.
Non contente de poursuivre l’implantation d’espèces comestibles ou utiles dans mon minuscule jardin orcéen, j’y repère aussi désormais des aliments que je n’ai pas implantés. Il a suffit d’un intermède dans le stage « Forêts-Jardins » de ce week-end pour me mettre en route vers cette petite activité sur laquelle je lorgne depuis de nombreux mois : la cueillette des plantes sauvages comestibles. Ce sont surtout les qualités nutritionnelles des plantes sauvages qui m'intéressent, elle n’ont pas un génome dégradé par des millénaires d’élevage et ont donc très souvent un contenu en minéraux, protéines et vitamines tout à fait exceptionnel. Donc une dose plus petite suffit, voir simplement un complément à des légumes d’élevage.
J'avais même acheté un guide pour apprendre, mais pas encore fait le geste de l'étudier. Vous je ne sais pas, mais moi, j’adore démarrer un apprentissage par l’action, par le geste, en compagnie de quelqu’un qui pratique. Nous avions Fabrice Desjours, l’instructeur du stage mais aussi Valérie, une des stagiaire, qui mettait une magnifique énergie à montrer les plantes et le geste de cueillette. Ils insistaient tous les deux sur la distinction entre les comestibles et les toxiques quand la confusion était possible. En une demie-heure quelques cueilleur-es ont récolté de quoi faire une salade délicieuse pour douze personnes. Rien que des sauvages et en plein hiver !
Donc maintenant mon œil est moins perdu dans les entremêlements de verts et de petites fleurs qui peuplent mon jardinet et je me suis étonnée à identifier immédiatement une jolie touffe d’arabidopsis qui avait poussé à même le paillage de feuilles mortes de mon nouveau pied de myrtilles. Au lieu de l’arracher comme une intruse, je l’ai cueillie en lui laissant sa racine et je l’ai mise dans ma salade du midi. Après un rapide tour du jardin je réalise que j’ai actuellement de quoi manger sauvage un peu tous les jours, entre la mâche, le lamier pourpre, les primevères, le gaillet, etc… qui se donnent la peine de bien vouloir s’intéresser à mon sol. Et mon petit livre va entrer en service, maintenant que je suis lancée.
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