Qu'y a-t'il d'amusant, dans la blague de la « blonde » qui aurait le chiffre un 1 peint au plafond de sa chambre, au-dessus du lit? Celle qui, ainsi, serait sensée se souvenir de son texte et gémir un doux « hein…. ! » fort à propos. Ce qui est drôle, il me semble à moi dans mon for intérieur, n’est pas du tout ce qu’on cherche à nous faire croire, non, non ! Ce n’est pas la suggestion implicite qu’elle soit bête, cette forcément jolie blonde qu’on place implicitement dans la position passive du missionnaire. Ça, c’est plutôt navrant, en fait. Ce qui est drôle, ce n’est pas non plus qu’on puisse encore, en 2020, raconter des histoires sexistes tellement ridicules, et plus encore de les raconter à des meufs, en imaginant qu’elles vont rejoindre de bon cœur la joie grasse des mecs qui la racontent. Ça, c’est plutôt consternant. Non, rien de tout ça, ne déclenche une franche hilarité, vous en conviendrez aisément.
Mais si on y regarde de près, en déconstruisant un brin et en retournant le jeu des stéréotypes, il y a véritablement du potentiel d'humour dans cette histoire. Car tout compte fait, le mec qui la raconte semble ne pas se rendre compte qu’il cautionne, par ce récit, l’idée que l’amoureux missionnaire va être si peu en lien avec sa partenaire et si peu créatif avec elle, dans ce moment intime, qu’elle va s’emmerder sec et regardera son plafond ! Par ce récit, il dévoile l’attente inavouée qu’on certains hommes que leur partenaire sexuelle simulent du plaisir, car dire son texte est une simulation, n’est-ce pas ? Cette histoire en fait, ridiculiserait plutôt les hommes. Alors ? On rigole ou on ne rigole pas ?
Ça ne serait qu’une blague sexiste inversée, tout aussi désolante (1), si c’étaient des femmes qui la racontaient, en mettant plus ou moins discrètement l’accent sur cette autre lecture des choses, mais rien ne nous interdit d’imaginer que certains hommes, conscients de certains travers tendanciels de leur genre, seraient capables de faire ici un peu d’auto-dérision. Alors, nous les femmes, pourrions rire de bon cœur.
Sinon, il nous reste la possibilité de questionner franco : « Explique moi ce que tu trouves de drôle, toi, dans cette histoire » (2) ou bien, plus mutin : « Mais qui donc a peint ce chiffre au plafond ? Elle ou lui ? ».
- Pendant ma tranche de vie « manager dans l’industrie », j’avais pris l’habitude de raconter des blagues sexistes méticuleusement inversées par mes soins aux équipes très masculines avec lesquelles je travaillais. Figurez-vous que je n’ai jamais réussi à leur arracher ne serait-ce qu’un sourire, sauf celui d’un type, plus haut gradé que moi, dont la culture juive comportait l’auto-dérision à haute dose. Les autre,s ça les calmait juste un peu, parfois, pendant un certain temps.
- Question suggérée dans un épisode du podcast : Les Couilles Sur La Table. (Binge Audio)
excellent! comme d'habitude. tes textes m'ont manqué.bizzz
Patricia
Rédigé par : patricia | 06/12/2020 à 09:59
Coucou Patricia , c'est sûr que mon rythme de publication pendant ce second "confinage" n'est pas le même que pendant le premier....
Comment se passe ta propre transition ?
bien des bises
Rédigé par : Isabelle | 06/12/2020 à 21:32
Isabelle, je te souhaite une année 2021 nomade et créatrice, c'est à dire finalement la continuité de ta route;-) je me bagarre avec mon permis de construire et toutes ces normes limitantes, tous ces intermédiaires obligatoires...bref, la bureaucratie! j'y arriverai un jour j'y arriverai! et je me pose formellement la question de démissionner, malgré la pression familiale et amicale, en fin d'année. Je commence une formation maraichage sol vivant et perma, en bretagne où une gentille personne va m'héberger gratuitement, top. Bizzzzzz
Rédigé par : patricia | 08/01/2021 à 13:09