Pendant que l’équipe d’échafaudage démonte l’installation et libère les façades et l’accès au garage, l’équipe de toiture fait le ménage dans les jardins, le mien et ceux des voisins. Leur gentillesse, qui a duré sans mollir pendant les trois semaines de chantier n’est pas tout à fait dénuée d’arrières pensées. C’est bien normal, il y a dans cette résidence, encore une petite centaine de toitures dans leur jus de 1970; vous savez, c’était juste avant qu’on découvre pour de vrai que l’énergie, c’est cher et ça doit être économisé. La dernière fournée de maisons sans règlementation thermique sérieuse, qui a maintenant cinquante ans d’âge. Plein de clients potentiels. D’ailleurs le voisin d’un peu plus loin, celui du numéro 3 vient faire un tour me demander combien ça m’a couté, s’ils travaillent bien et du coup leur demande une petite carte.
Quel que soient les perspectives du côté des clients potentiels, l’avenir semble un peu compliqué pour eux. J’ai cru comprendre que mon chantier est le dernier qui s’achève sans problème d’approvisionnement. On a failli manquer de vingt tuiles de rive pour finir le tout aux petits oignons mais ouf, elles ont été libérées de l’entrepôt hier matin. Les chantiers suivants seront perturbés : tension sur le bois, tension sur les tuiles, tension sur les isolants.
Cela fait maintenant plusieurs mois que j’entends parler de pénuries de matériaux. Le bois à cause des Canadiens qui ne livrent plus les USA, le polypropylène à cause de la consommation mondiale de matériel jetable dans le secteur de la santé, certains métaux à cause de l’augmentation de la production d’engins mobiles sans fil à propulsion électrique, ou bien à cause des perturbations COVID dans les mines, les composants électroniques à cause du boom de recours au numérique, et ainsi de suite. Ça commence à dessiner un tableau. Bien que les médias majeurs rechignent à s’emparer de l’information, un peu moins porteuse que la stigmatisation des mauvais français qui refusent les coupe claires dans quelques-uns de nos droits fondamentaux , les médias spécialisés, eux, en parlent.
Pour moi il était temps, les cuvettes que je laissais sous les fuites à chaque fois que je m’éloignais de cette maison menaçaient de ne plus passer les épisodes torrentiels comme ceux que nous avons eus en ce magnifique début d’été. Et je suis contente d'apporter ma contribution à l'effort mondial de réduction des émissions de gaz à effet de serre.
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