Depuis quelques semaines, l’abri sur lequel je comptais comme base pour mes activités Morbihanaises n'est plus accessible selon mes besoins. Comme la raison en est une difficulté relationnelle entre ma sœur et moi, faisant surface après dix-huit mois de co-confinements et autres cohabitations en période compliquée, il n’aurait pas été une bonne idée d’insister. Il va falloir du temps pour que ce qui n’a pas été dit soit exprimé ou s’apaise.
Je me suis donc retrouvée au pied du mur, en quelques jours: choisir entre renoncer aux engagements pris (processus de vente de mon bateau, mise en culture de nouvelles parcelles agricoles collectives, formation CNV et stage à la chambre d’agriculture) et franchir une marche de plus vers la précarité, défaire une couche de plus de confort matériel.
Le mois de septembre a été facilité par un camping municipal bien situé. Le mois d’octobre, fin de saison estivale oblige, se complique un peu. Les aires de camping-cars qui restent ouvertes ne sont pas accessibles aux véhicules non équipés de toilettes. Les cafés n’acceptent pas de partager leur wifi avec des personnes sans passe sanitaire, et mon petit camion n’est pas encore doté d’une batterie de service. Electricité, internet et petit caca sont devenues des jalons de mes journées et des repères pour le choix de mes lieux de séjour. L'habitude que j'avais prise de toujours me déplacer avec mes plants et boutures les plus fragiles ne fonctionne plus, tant pis, je les laisse en gardiennage à droite à gauche.
Me voilà donc expérimentant quelque chose de nouveau et pas si nouveau à la fois, ronchonnant les jours compliqués ou pluvieux et m’admonestant moi-même pour ces ronchonnages, comme je l’ai fait tant de fois pendant ma vie de voyage lorsque la rusticité des conditions dérangeait la bourgeoise en moi.
Diner avec un SDF que j’ai aidé à résoudre un problème d’internet sur téléphone, accepter l’offre de douche chaude d’une coparticipante de formation, rester détendue face aux retards qui s’accumulent sur certains dossiers, savourer le luxe de toilettes publiques en bon état, autant de pépites sur cette route.
Et puis, le ralentissement des interactions humaines à forte intensité laisse de la place pour penser à la difficulté de faire collectif avec des membres de sa famille, à ma part dans la survenue des tensions et aux limites et fragilités des êtres humains privilégiés que nous sommes.
Heureusement la météo est magnifique.
coucou Isabelle, je serai en formation chez julien le 20 novembre prochain, peut-être aurons nous l'occasion de nous croiser? courage, Patricia
Rédigé par : patricia | 25/10/2021 à 14:39