La petite caravane vibre par a-coups. Mon corps et mon esprit se mettent en éveil, cherchant compulsivement à faire un check-up sécurité, avant de réaliser que je ne suis pas sur mon bateau. Il fait un vent rafaleux ce soir. Et mon instinct d’anticiper une dégradation des conditions s’est activé, encore une fois. Prête instantanément à intervenir ou à bouger. Pourtant, je suis revenue sur terre depuis presque quatre ans.
Pour une fois je choisis de laisser flotter mon attention sur ce phénomène de vigilance, et il me dit quelque chose de familier et nouveau à la fois. Je le reconnais pour l’avoir vécu d’innombrables fois pendant les années de voyage et je le reconnais d’une autre manière. Plus récemment j’ai ressenti ça sans m’en rendre vraiment compte, ou sans faire le lien. En écoutant des nouvelles radiophoniques, égrenant nouvelles navrantes de la biosphère et décision hors-sol de notre gouvernement. En lisant un rapport de la ligue des droits de l’homme décortiquant une dérive fascisante. En percevant le changement de ton d’un père qui perd le contrôle. En consultant la météo.
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