La tension qui rodait sur la ferme depuis la mi-septembre est maintenant retombée. Nous avons superbement utilisé la fenêtre météo pour réaliser le gros des précieux semis d’automne. Ouf. Lors de la première séquence météo correcte, il manquait l’avoine pour les mélanges. Les risques réciproques d’un semi sans avoine (avec double ration de seigle) et d’un semi trop tardif ont été soigneusement pesés. Et tranchés en faveur de l’attente. En matière de semis de plein champ, mon expérience de marin s’avère incroyablement adéquate. J’ai l’expérience de tant de fenêtres météo, baies vitrées, lucarnes … attendue, guettées, prises, ratées, qu’une forme de confiance et un soupçon de fatalisme se sont construits en moi. Confiance dans ma compréhension des grandes tendances de la saison et acceptation que parfois il se produit de l’exceptionnel, contraire aux statistiques. Mais j’ai surtout une capacité de mobilisation intensive lorsque l’opportunité semble bonne et qu’on décide de ne pas la rater. Aligner quelques doubles journées de travail sous le joug du ciel ne me pose aucun problème, bien au contraire. Je me sens vivante, vivante comme sur l’océan. Bien plus vivante qu’en ville.
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