A l’automne dernier, Yann a semé une de ses parcelles en blé, car lui aussi aimerait bien s’y mettre, ou bien est-ce mon projet qui lui a donné des idées ? Semé à la volée dans les résidus de la culture précédente, nous en avons observé le développement pendant l’hiver, puis au printemps. Sans traitement ni engrais, bien sûr. Après un petit passage à vide en fin d’hiver, le feuillage un peu pâlot, il avait repris vigueur et verdeur. J’espérais pouvoir me trouver sur place pour la récolte, qui allait se faire à la main. Je m’imaginais penchée et avançant à petits pas, maniant la faucille en décontractant les épaules, remplissant mon sac de quelques kilos de grain doré. Jusqu’au petit texto contrarié qui m'annonça que le blé était foutu. Il avait versé pendant un de ces orages fameux que nous avons tous connus en juin. Sans doute le semi était-il un peu trop dense.
Leçon enregistrée : ce n’est pas parce qu’on a su faire pousser des céréales en Couverts Végétaux magnifiques pendant plusieurs années qu’on sait produire du grain. Le cycle de la graine à la fleur n’est que la moitié du job, il reste à savoir le conduire de la fleur au grain mûr sans le perdre en route.
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