Mini - Transitions

Solstice Au Carré

En revenant de mes 3 semaines d’absence c’est devenu flagrant. Il faisait grand beau mais je n’avais pas envie de sortir. Cette foutue limite-dépression me talonne depuis la réélection de Trump. Voire depuis la névralgie. Voire plus tôt encore. Envie de pleurer le matin à l’écoute des nouvelles du monde qui marche sur la tête. Vinciane Despres, récente invitée de La Terre au Carré, parlait du sentiment d’impuissance qui touche tout le monde, et de la nécessité de la joie. J’ai du mal à cultiver la joie ces temps-ci. Ma joie réelle du stage de pépiniériste auquel j’ai participé fin novembre a duré quelques jours, vite balayée par une situation dans laquelle j’ai ressenti les abus auxquels conduit notre société, ma trop grande sensibilité à ces abus, mon impuissance à me calmer moi-même. Le contentement d’avoir été aux cotés de ma fille dans son aventure d’achat d’appartement est plus durable, mais me donne comme l’idée que maintenant que c’est fait, mon utilité s’est amoindrie. Mon univers me semble parfois terriblement étroit, fermé, sans aventure, sans intensité, sans générosité (de ma part), pesant. Pas envie d’aller au jardin, même par ce grand soleil. Il y a beaucoup à faire, sûrement, comme toujours, mais rien d’urgent en cette saison.

Culture(s) Grand Public

Message déposé ce jour sur le répondeur de l'émission LA TERRE AU CARRÉ de France Inter.

Bonjour la Terre Au Carré, ici Isabelle, du Finistère.

Moi je suis ce qu’on appelle une néopaysanne, depuis quelques années seulement, et je suis de plus en plus frappée par l’absence de la parole paysanne dans nos médias, le manque de connexion quotidienne de notre univers d’information à la production de nourriture.

Notre société occidentale dopée aux énergies abondantes n’a plus que deux pourcent de sa population engagée dans la production primaire agricole et probablement encore moins que deux pourcent de couverture médiatique au quotidien, MÊME en comptant le temps de parole des paysans manifestants et même en comptant le temps de parole de la FNSEA, ce qui n’est pas ce à quoi je songe.

Et pourtant, la production de nourriture est un sujet universel. Et pourtant, en prévision d’un avenir qui se complexifie, j’ai l’impression qu’il serait bien de faire un peu d’éducation populaire.

Je méditais donc dernièrement sur l’intérêt et la forme d’une éventuelle séquence paysanne quotidienne à la radio, par exemple. Avec une petite interview d’un-e agriculteurice qui nous dirait à quoi ielles bossent en ce moment, récolte, semi, manutentions, réparation des engins, et en profiteraient pour nous « cultiver » un peu sur les questions de production de nourriture. Comment le maïs arrive à mûrir à la fin d’un été frais, qu’est-ce qu’on sème en novembre, que donnent les essais en cours de cultures aptes à la sécheresse. Du concret, simple, mais un petit peu chaque jour, pour que ça infuse.

J’avais l’idée que peut être un jour je pourrais formuler la demande à radio France, car je pense que la culture des champs est autant du ressort du service public que la «culture » des esprits à laquelle cette grande maison donne beaucoup de temps d’antenne.

Et puis voilà que Lou Espargilière dans sa chronique me fait découvrir « question bête » de TF1, cette petit émission hebdomadaire sur l’élevage, que je n’avais jamais vue étant donné que je ne regarde jamais TF1. Fugacement je me suis dit : «ah mais voilà à quoi ça pourrait ressembler! » pour vite déchanter, en comprenant la main-mise du lobby de la viande sur ce programme-là.

C’est rageant de voir que les agriterroristes sont encore une fois aux manettes de la définition du réel, avec recours au mensonge et à la désinformation.

Merci à toute l’équipe de la Terre au Carré pour cette émission formidable.