Les 150 propositions des 150 citoyens tirés au sort dont j'ai suivi les travaux avec enthousiasme ont été rendues publiques à la Saint-Jean. Ma première urgence a été de consulter la catégorie "se nourrir" , pour voir à quoi ça ressemblait, dans un domaine où j'avais déjà bien réfléchi (1).
Il m'a fallu quelques jours pour faire le ménage dans mes émotions, entre ma gratitude pour l'ensemble du travail accompli et pour la clarté de la plupart des prises de position mais aussi ma déception devant l'insuffisance générale des mesures au regard de ce qu'il me semble nécessaire et possible.
Mais voilà, si la Convention Citoyenne en arrive là, et pas plus loin, c'est que, probablement, la population de la France en est là, et pas plus loin. Consciente mais pas encore révolutionnaire.
Alors, me dis-je, il n'est pas utile de discuter les propositions une à une, ni même par catégorie. Je pense qu'il serait avisé de tout prendre en bloc et de préparer la session suivante de Convention Citoyenne, en 2021 par exemple, sur un format semblable, pour pousser les choses au cran suivant. En dix ans, cinq sessions, on arrivera peut-être à quelque chose de significatif ?
- Les propositions pour se nourrir décarbonné, comportent très peu de référence à l'agriculture bio et c'est une bonne chose, car les pratiques du bio ne sont pas toujours tendre pour les sols. A la place des pratiques d'agriculture bio, les 150 mettent en avant les pratiques de l'agroécologie, qui, en principe, incluent l'agroforesterie, les sols vivants, les couverts végétaux et le renoncement aux biocides, qu'ils soient d'origine chimique ou d'origine "naturelle". Mais ici le bât blesse, car je n'ai pas trouvé la définition de l'agroécologie sur laquelle ils s'appuient, dans le document, et la définition qu'en donne le gouvernement lui-même dans les pages officielles sur l'agriculture fait peur tant elle est floue. La porte reste ouverte à toutes les distorsions, comme on a vu dans le bio, qui au départ était supposé respecter les sols et au final autorise la stérilisation des premiers centimètres à la vapeur chaude avant le semi, une manière de respecter la vie du sol pour le moins discutable. Il faudrait une commission chargée de définir "agroécologie" un peu plus précisément, si l'intention est bien de préserver la planète.
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