C’est en train de devenir une vraie passion, les graines à semer ou à manger. Il faut dire, c’est un tel concentré de sens et de plaisirs !
L’importance de l’autonomie en semences dans un monde centralisé exposé, voire promis aux pénuries n’est plus à démonter. Moi, ça me rassure d’avancer dans cette voie, d’être de moins en moins novice, de construire quelques repères, de faire des choix de plus en plus éclairés.
Acclimater les semences au terroir, au climat et au mode de culture (1), plutôt que de racheter chaque année des graines produites ailleurs et dans des conditions trop soignées, c’est travailler avec le vivant, sur le long terme, faire le paris des capacités naturelles du vivant , un pari dont je suis adepte (2).
Il y a ce plaisir charnel que je ressens à manipuler les graines comme des perles, les soupeser, les examiner, trier, peser, mettre en sachets, il y a une minutie tranquille dans ces gestes, qui permet la rêverie ou la causerie.
Et puis et puis … la beauté du vannage dans le vent, qui me rappelle l’éblouissement que je ressentais, l’année de mes treize ans, chaque fois que je voyais la fine silhouette d’une sénégalaise drapée de tissus multicolores élevant une grande calebasse au dessus de sa tète et versant le grain sur un drap, pour que le vent emporte les pailles et poussières. La courbure des grains et des pailles, qui variait sous les aléas du vent, et dansait en chatoyant dans la lumière m’émerveillait alors et quand je crée ce mouvement moi-même aujourd’hui, je me sens reliée, connectée à tous les petits paysans et paysannes de la planète, celleux qui n’ont pas de machine.
Quand je trouve un bon site de vente de graines d'arbres et vivaces, j’y passe des heures, à rêver … et souvent à cliquer pour acheter, mais les graines sont si peu chères par rapport aux plantes développées. Surtout les arbres. Et aujourd’hui, ma table de salon est un vrai capharnaüm, car je suis en train de classifier tout ça, les ranger par saison et renseigner ma petite base de données avec les conditions de levée de dormance des graines, les besoins de la jeune plante, et les services rendus par la plante adulte.
Mes semences de couverts végétaux sont déjà bien organisées depuis deux ans, et mon stock est partagé entre Rangarnaud et Brangoulo. Division des risques de perte, et élevage, peut-être, de deux lignées. Mes semences d'annuelles commencent à trouver leur système de rangement, entre légumes légumineuses, céréales et fleurs comestibles, selon la saison de semi. Les boites ont bien grossi cette année (3).
Une fois de plus, la rigueur de l’étiquetage se montre indispensable, j’ai perdu comme ça des espèces par effacement d’une encre pas assez résistante à la lumière ou à l’eau, grrr… mais je me console toujours de ces « inconnus » qui me restent dans les mains, la perte est moins grave que le gel ou le dessèchement d’un jeune arbre cultivé depuis plusieurs mois….
Semencière serait un métier, avec beaucoup de complexité, comme jongler avec des centaines de balles, que je ne prétends pas apprendre en quelques saison. Cela dit, le sujet est devenu tellement ample pour moi depuis deux ans, que je vais éviter une longue note pour parler de tout ce qui me grille d’évoquer, et plutôt en faire une rubrique du blog !
- On peut trouver à la rigueur des semences produites dans la région, mais des semences produites en non-travail du sol ?
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Démarche de jeûne pour l’auto-réparation du corps, démarche de non-vaccination COVID pour exposer mon système immunitaire et lui donner l’occasion d’apprendre, démarche d’agriculture en non-travail du sol pour laisser la vie du sol s’occuper de la fertilité.
- et j'ai même achteté à Emmaus un stock de boites à biscuits idéales pour le job.
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