J’étais sur le point de publier une note sur l’état de ma réflexion à propos des moyens d’obtenir ce à quoi on aspire dans la vie ou ce qu’on estime nécessaire pour le bien commun. Mon hésitation entre la non-violence et le rapport de force. Et puis voilà.
Voilà que les écosystèmes nous imposent une force, une virulence, sans même y songer. Dégâts directs et collatéraux provoqués par un agent microscopique,
Nous voilà éclairés sur les liens de cause à effet qui existent entre notre prédation des écosystèmes, la réduction drastique des milieux sauvages, les contacts imprévus entre sauvage et humain, la propagation inexorable des contaminations dans un système mondialisé et ultra-voyageant.
Nous voilà pris de court par la possibilité donnée à nos dirigeants d’ordonner le ralentissement des activités partout dans le pays, pouvoir considérable que leur confère la connectivité des citoyens, inédite.
J’ai roulé jusqu’à Paris lundi, à contre-courant de l’exode massif. Je suis ressortie de la capitale mardi après-midi, sans ma fille, qui a finalement choisi d’y rester, après de longs échanges.
Le long de la route désertée, je saluais les oiseaux perchés sur les fils électriques, ravie qu’on leur rende leur air.
Pause.
Lordon rappelle souvent à ses auditoires que les dominants « ne changent pas leurs habitudes tant qu’on ne leur a pas fait toucher terre ». Ca cogite dans ma petite tête. Est-ce qu’on y est ?
Homo économicus change ses habitudes, brusquement et massivement.
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