Voilà-t'y pas que l’obligation du port du masque va faire de moi une sourde encore plus handicapée. Car mon besoin de compléter le son des voix par la vue sur les lèvres de mes interlocuteurs promet d'être, disons, pour le moins contrarié.
De vieilles pensées reviennent, celle que j'avais à l'époque où l'érosion lente mais inéluctable de mon assourdissement me torturait au point de vouloir quitter le monde des interactifs pour me réfugier dans l'écriture.
A l'époque je comprenais que mon métier, qui consistait à accompagner des professionnels dans leurs relations avec leurs équipes, ne pourrait pas me nourrir jusqu'au bout. Aujourd'hui, je pense que les plantes ne me tiendront pas rigueur d'entendre de moins en moins bien leur froufrou. Elles ne me laisseront pas tomber. Mais les humains ? Entre ceux qui sont capables de nous reprocher de ne pas y mettre du nôtre et celles dont l'attention à mieux articuler ne dure que le temps d'une phrase unique ?
Et comme ça risque de durer, cette histoire de masques, voire de devenir une pratique récurrente par chez nous comme ça l’est déjà dans maints pays asiatiques, mes projets pour le long terme prennent une couche de difficulté et de complexité supplémentaire.
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