Depuis que je suis rentrée en France, j'ai fréquenté plus ou moins longuement mais toujours avec joie une demi-douzaine de lieux de vie à toilettes sèches. La maison dans laquelle je confine actuellement en fait partie. Ma famille est un peu amusée et incrédule quand j’évoque ma joie de brasser, émietter et tamiser la matière issue de leurs cacas de plus de cinq ans. Ni neveu ni nièce n’a embrayé sur mon invitation à participer au traitement du tas initial, mais le terreau (1) final que j'ai introduit dans la maison sous prétexte de semis en godets ou en mini-serres semble avoir perdu à leurs yeux son pouvoir répulsif et est bien toléré. A suivre.
- Le compostage des matières fécales humaines est encore freiné par un mélange de méconnaissance et de tabous. Pourtant, l’humain est l’unique animal terrestre à souiller massivement, mondialement, de l’eau potable par ses matières fécales. Logiquement, nos excréments doivent rester sur la terre pour y être recyclés, et tandis que les toilettes classiques produisent de la pollution, les toilettes sèches, démarche exemplaire, produisent des ressources. Alors chérissons nos déjections ! Après compostage, elles deviendront un or noir pour tout l’agrosystème. (Fabrice Desjours, « Jardins-Forêts, un nouvel art de vivre et de produire », ed Terran, 2019)
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