Il y a quelques jours, je me suis réveillée en pleurs. Ça faisait une semaine que ça flottait, avec des vagues à la limite du débordement. Et ça a duré plusieurs heures ce jour-là, et le lendemain. Le jardinage ne suffisait pas à calmer ce flot, et le Tai-chi ne me faisait guère de bien.
Alors je me suis souvenue d’une botte de jonc cueillie le week-end précédent et qui devait être arrivée à maturité. Alors j’ai commencé un nouveau panier. Et alors je me suis sentie mieux, la tête éclaircie, le cœur moins fermé. Rien de tel pour moi que ce geste qui me relie à l’humanité, du plus profond des âges.
Ce qui faisait mon irrépressible et déraisonnable tristesse, il me semble aujourd'hui que c’est surtout le spectacle de nos errements d’humains. Je pleurais sur l’état dans lequel nous avons conduit la planète et la société, à force de domination de l'humain sur la nature, de l'humain sur l'humain, des forts sur les faibles, des hommes sur les femmes. J’aspire à tellement mieux que ça pour mes enfants et pour les peuples de tous les continents. Mes larmes se sont apaisées. Temporairement. Car même si le grand élan de transformation du monde qui semble mijoter dans le huis-clos des militances confinées parvient à surmonter les obstacles qu'on lui prépare dans le huis-clos des élites tentées, les dégâts déjà produits ne seront pas réparés.
- Visites de terrains agricoles et rendez-vous avec des collectivités territoriales, reportées sine die. Le degré d’incertitude qui pèse sur les évolutions de la situation démocratique et économique entraine légitimement de la peur, que je parviens à apprivoiser.
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