Le troisième groupe est composé des légumes qu’on sème ou plante durant l’été pour les récolter tout au long de l’hiver suivant. Comme il n’y a, pour autant que je sache, ni céréales ni légumineuses dans ce groupe, mais seulement des légumes, je lui consacre peu d’attention cette année. Néanmoins une parcelle de 100 m² a été réservée à ces cultures. Ayant été labourée en même temps que les autres, elle est restée bâchée un moment. Je n’étais pas tranquille avec la perspective d’un bâchage de quatre ou cinq mois, mais je n’avais pas le temps de m’en occuper tout de suite, prise que j’étais dans la préparation du sol et les semis du premier groupe. Dès que j’en ai eu l’opportunité, j’ai tiré la bâche, fait le travail de nivelage et émiettage des sillons du labour, et semé à la volée de l’avoine, un peu tardivement mais très densément.
Je craignais que les oiseaux pillent ce semi comme ils l’avaient fait de l’orge et dans une moindre mesure du blé, mais non. L’avoine a donc poussé dru, couvrant le sol, gênant le développement des adventices grâce à son effet alléopathique, et nourrissant la vie du sol avec son système racinaire. Il me reste à voir comment se comporte une avoine aussi tardivement semée. Pour le moment elle ne monte pas, ne fait pas de paille, reste au stade herbacée. On ne peut donc pas la coucher pour déclencher sa décomposition et l’utiliser comme paillage. Il va falloir innover.
- L’installation de deux cent cinquante poireaux issus de semi a été faite dans deux planches complètement débarrassées de cet avoine, par arrachage.
- La planche suivante est expérimentée en semi direct de rutabaga dans des zone désherbée localement et encore entourées d’avoine seulement fauchée. En parallèle j’ai semé les mêmes graines dans un bout de parcelle en sol nu, histoire de pouvoir comparer les méthodes.
- Pour la suite, nous prévoyons de tenter le semi direct de blettes, betteraves et navets.
- Par ailleurs, nous allons semer sous serre en godet des choux variés que nous installerons dans la parcelle seulement fin août, après les grosses chaleurs. Sous serre nous aurons moins de prédation des limaces et un meilleur suivi de l’arrosage, je pense. Et fin août, on verra où en est l’avoine….
Il sera temps de choisir la méthode de semi pour les épinards, en godets sous serre ou bien directement dans le sol, selon l'état des choses à ce moment là.
La sixième et dernière parcelle a reçu en mai un semi de mélange d’été préparé par Yann, avec du sorgho et du chanvre pour la paille, du sarrasin pour la sécurité, du tournesol pour la beauté, des pois d’été pour l’azote et de la phacélie pour la diversité. Et là, curieusement, c’est cette dernière qui est partie comme une bombe, sans que je puisse comprendre pourquoi. Le sarrasin a suivi, ce qui a rapidement établi une couverture complète du sol d’où dépasse déjà le chanvre, et c’est magnifique. La floraison du sarrasin et de la phacélie a rendu cette parcelle bourdonnante de pollinisateurs et on verra bientôt les tiges de sorgho et de tournesol s’allonger, émergeant de ce nuage vert-blanc-mauve elles aussi. Ce qui est produit ici, c’est du sol, de la vie du sol, de la santé du sol, de la fertilité du sol. On suivra à l’automne avec un autre mélange, lui aussi dédié à la vie du sol, ce qui donnera à cette parcelle douze mois de processus de restauration de la vie souterraine, avant de lui demander de produire du légume.
La première moitié de l'été, c’est aussi le temps des récoltes des cultures du premier groupe. La maturation des fèves est incroyablement tardive. L’an dernier, tout était récolté et écossé au 1er juillet. Cette année, au 20 juillet, j’en suis encore à moins de la moitié en récolte partielle. Je passe presque tous les jours dans les rangs pour prélever les gousses de fèves noircies et les gousses de pois assez sèches, dans l’idée de les soustraire à l’humidité élevée des nuits actuelles. Ainsi, je pense en sauver assez pour les semis de l’an prochain.
Nous avons fait hier une session de récolte collective pour sortir du champ l’ail et la plupart des oignons, les dernières patates précoces. Il reste à finaliser leur séchage en sortant les cagettes dehors chaque fois qu’il fera sec dans les jours à venir. Puis on pèsera et on tressera des grappes pour les suspendre dans la grange, en attente de consommation par les cuisines du collectif.
J’ai déclenché une première récolte partielle de la moutarde, qui me semble pas tout à fait assez sèche mais j’ai envie d’apprendre comment elle se comporte si on la récolte trop tôt. Les graines sont piquantes à souhait, déjà, c’est réjouissant. Quelques essais d’égrenage à la main sur les plants les plus brunis me rassure, il sera assez facile de récupérer les semences, non pas en battant dans une poubelle comme je le pensais, mais en passant une main gantée sur le brin pour en détacher les gousses qui souvent se brisent déjà sous l’effet de l’arrachement. Pour le reste de la parcelle, je vais donc attendre un état plus sec avant de finaliser la récolte.
Le blé n'est pas encore prêt à être moissonné. Sa couleur commence seulement à virer du vert au doré, il faut attendre. Heureusement la météo est plus sèche. Il devrait réussir à rester debout jusqu'à un stade suffisamment avancé de maturation.
Les lentilles et les pois chiches également commencent seulement à donner des signes de changement de couleur. A suivre.
Du coté des légumes d'été, du second groupe, seul le premier pied de courgettes a commencé à produire. Les autres suivront vite, il faudra bientôt prendre l’habitude de passer dans ce coin tous les deux ou trois jours.
Je vais aussi, en juillet et août, suivre le désherbage et l’irrigation (1) si besoin des cultures du second groupe, et tenter d’organiser les routines estivales pour qu’elles fonctionnent même en mon absence.
- Il y a encore tant à apprendre sur l’arrosage….
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