Le sujet de la vannerie revient régulièrement dans ces pages. J’évoquais l’an dernier à cette époque ma découverte de l’osier comme nouvelle matière de travail ; nouvelle pour moi après quelques années de tressage du jonc. Cette année, une nouvelle étape est franchie sur ce chemin, par la plantation d’une oseraie de cinq cent pieds. Youpee.
Une rencontre fortuite entre un vannier aux genoux endoloris et une kinésitérapeute résidente du collectif de Brangoulo a déclenché une série d’échanges, de dons et de pistes. Parce que c’est la saison, Jean-Claude a récolté son osier, en sollicitant un peu trop ses genoux. Parce que c’est la saison, ses potes de l’association Gwialenn Ar Vro, ont, sur son appel, fait don de paquets de boutures pour Brangoulo. Cinquante boutures et plus par paquet. Combien de personnes ont contribué ? Je l’ignore pour le moment. Mais l’idée est qu’on les invite à prendre un pot lorsqu’elles auront poussé quelques feuilles. En tout cas cette arrivée massive de boutures a bousculé l’idée que je m’étais faite d’une multiplication progressive des variétés que j’avais plantées l’an dernier en Limousin. Pas de progressivité, tout d’un coup. Pour mon plus grand bonheur, ça tombe bien.
Parce que c’est la saison, j’ai chamboulé mon planning de plantation avec les bénévoles de Brangoulo pour faire la place à ce projet, tout de suite. Ma réactivité a bien plu aux donateurices, qui du coup ont rajouté une remorque entière de longs brins d’osier jaune, idéal pour les constructions en osier vivant, dont j’ai fait la découverte l’an dernier.
Parce que c’est la saison, il faut utiliser ces brins rapidement . Ca tombait bien on avait ce projet d’une haie brise-vue pour protéger nos caravanes de la vue de la route. Et comme il y avait beaucoup de brins, on a aussi fabriqué une cabane pour les enfants en face du toboggan. Ces deux objets paysagers sont discrets pour le moment, mais ils vont s’étoffer et s’écheveler au fils des mois à venir. On les taillera pour les ramener dans leurs formes l’hiver prochain. Grace à mon expérience de l’an dernier, qui n’était pas très réussie, j’ai accordé plus d’attention aux conditions du sol pour augmenter les chances d’enracinement.
Parce que c’est la saison et qu’il y a du rabe d’osier, Jean-Claude a proposé, gracieusement, un stage de quatre jours aux membres du collectif de Brangoulo. Évidemment, comme c’est aussi la saison de plein d’autres choses, on a eu un peu de mal à trouver des dates pour bloquer des journées entière. Mais on a réussi à se mettre d’accord. On est juste deux à recevoir actuellement l’enseignement en direct, la transmission se fait ensuite selon les disponibilités des autres habitantes intéressées.
Je me prends déjà à imaginer des rendez-vous récurent avec des curieux-ses et des passionné-es du coin, pour l’entretien de l’oseraie, la récolte (quand ça sera la saison), le tri, le séchage et l’écorçage (qui a sa saison propre) et pour fabriquer des objets en groupe, avec l’osier frais en saison ou bien sec, quand on voudra.
Voilà donc, en quelques semaines, les prémisses d’un futur centre d’osiériculture et vannerie en Bretagne Sud sont sorties de terre ! Je n’en reviens pas.
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