La première raison pour laquelle j’apprends à cultiver le blé, c’est que j’aime le pain. J’aime manger du bon pain. J’aime pétrir et cuire le pain, pour moi et pour d’autres. La fabrication du pain quotidien avec mon levain cap-hornier est intégrée dans ma vie de tous les jours depuis presque dix ans, et avant cela je faisais déjà mon pain quotidien depuis plusieurs années, avec de la levure boulangère.
La raison pour laquelle j’apprends à cultiver le blé entièrement à la main, semi, récolte, battage, vannage, c’est parce que je rêve d’une vie dans laquelle ces gestes seraient intégrés comme normaux, à l’échelle vivrière. Je rêve d’un territoire dans lequel plein de gens le feraient par passion et par nécessité, par quête de sens en même temps qu’acceptation du réel.
Mais, dans notre société occidentale prospère, on n’y est pas. Et peut-être bien qu’on n’y sera jamais. Mon incapacité récurrente à sécuriser la main d’oeuvre nécessaire à ces opérations, dans mes collectifs depuis trois ans m’incite à rester modeste. S’il n’y a pas grand monde pour s’enthousiasmer de ce qui m’enchante, je préfère m’en tenir à de petites surfaces. Et de faibles surfaces conduisent à de faibles quantités.
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